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De son côté, Hannah Arendt notait, à propos d'un passage de Mein Kampf (Livre I, chap. XI) : « On a comparé la façon dont la propagande totalitaire souligne la nature scientifique de ses assertions, à certaines techniques publicitaires qui s'adressent aux masses de la même façon. » Et Arendt soulignait que si la propagande nazie avait beaucoup appris de la publicité commerciale américaine, cette dernière empruntait la plupart de ses méthodes au gangstérisme et à ces sortes de propositions mafieuses que nul ne peut refuser sans risque.

D'où l'exemple en apparence futile choisi par Hitler pour illustrer son propos, d'une réclame de savon - ce genre de publicité exploitant la crainte des contaminations et des épidémies -, qui prétend s'appuyer sur « les découvertes scientifiques les plus récentes » et ne véhicule que la peur de graves séquelles sanitaires et sociales (vieillissement précoce, maladies de peau, sans compter les échecs sentimentaux, la perte d'emploi…).

Paul Virilio, Ce qui arrive, Paris, Galilée, 2002, p. 94.