Faut-il un traité international pour réguler Internet ?

Faut-il réguler Internet ? La question sera au centre de débats de la Conférence mondiale sur les télécommunications internationales qui s’ouvre ce lundi à Dubaï. Un sujet sensible qui suscite pas mal d’inquiétudes. La conférence se tient sous l’égide de l’UIT, l'Union internationale des télécommunications, une agence qui dépend des Nations Unies. 193 pays y participent. A son ordre du jour, on trouve notamment la révision du Règlement des télécommunications internationales, un traité qui a pour but d’assurer l’interconnexion des services d’information et de communication à l’échelle mondiale. La version actuelle de l’accord a été élaborée en 1988 et elle est entrée en vigueur en 1990. Soit bien avant la généralisation d’internet. Et c’est là le problème.

Selon le secrétaire-général de l’Union, le malien Hamadoun Toure, cité par la BBC, « l’internet reste aujourd’hui largement le privilège des pays riches ». Et l’UIT veut changer cela en favorisant les investissements permettant l’accès d’un plus grand nombre de gens aux services offerts par le net.

C’est une intention louable.Mais derrière cette idée généreuse, c’est la gouvernance d’internet qui est posée. Et la libre circulation des informations sur le réseau mondial. Un des problèmes, c’est en le droit de regard que certains pays pourraient demander en échange de leur investissement.  PC Impact souligne que lors des travaux préparatoires de la conférence, la Russie a fait la proposition suivante : « Les États membres auront le droit souverain de gérer l'Internet sur de leur territoire national ». Une demande qui a été retirée ensuite. Mais les inquiétudes demeurent. Le Moscow Times rappelait hier que le gouvernement de Vladimir Poutine a déjà pu faire adopter une liste noire  de sites internet bannis, en court-circuitant les réglementations en vigueur.

C’est donc un débat fondamental qui est posé.Et il ne concerne pas que les gouvernements. Google aussi monté au créneau. Il a ouvert un site internet et une pétition spécialement consacrés aux enjeux de la conférence. Google en appelle à la mobilisation en faveur d’un « Internet libre et ouvert  pour un monde libre et ouvert. Les gouvernements ne doivent pas décider seuls de l'avenir d'Internet. Les milliards d'internautes doivent également participer aux discussions » Fin de citation.

De son côté l’Union Européenne a également pris position par la voix de Neelie Kroes. La commissaire en charge de l’agenda numérique européen a diffusé le message suivant sur Twitter : « Internet fonctionne. On n’a pas besoin d’un traité pour le réguler. Si quelque chose n’est pas cassé, il ne faut pas le réparer ».

03.12.12 Retrouvez #mediaTIC dans Matin Première du lundi au vendredi à 08:30 #Matin1. Plus d’infos à découvrir sur MédiaTIC+. Rendez-vous aussi sur Twitter, Google+, Facebook et SoundCloud.

You are using an unsupported browser and things might not work as intended. Please make sure you're using the latest version of Chrome, Firefox, Safari, or Edge.