PEOPLE ARE BETTER THAN RECORDS, l'ultime combat (pt 21)

Hervé Jaquemin, Metz.

Source d'inspiration pour tous les amoureux/ses de musique en Lorraine.

A choisi l'album Heavy Horses de JETHRO TULL.

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J'ai essayé.

Je te jure, j'ai essayé.

Mais j'y arrive pas.

Pourtant j'en écoute, des disques récents (voire très récents), et il y en a beaucoup qui me procurent toujours de belles émotions et me donnent envie de fouiller, encore et encore.

Mais en parler ?

En dire des trucs intéressants, et pointus, et pertinents ? Je laisse ça aux FS, OY, GMT, JG, FC et autres bloggeurs qui s'en acquittent à merveille.

Tu vas donc prendre une quatrième couche de souvenirs insipides autour d'un disque que t'as ptet jamais écouté et dont tu te fiches comme de ton premier lecteur MP3.

La conclusion est la même que pour mes trois précédentes contributions : un disque, c'est comme une boîte de chocolat,et tu connais la suite parce que le film, lui, tu l'as vu et aimé comme moi, je suppose. Donc t'es pas obligé(e) de continuer à me lire.

En 1978, je suis un geek de quinze ans : je fais des maquettes en écoutant de la musique, enfermé dans ma chambre (et j'ai aussi de grosses lunettes et les cheveux gras, sinon c'est pas drôle).

(et de temps en temps un gros chtar sur le pif ou le front)

Pendant ce temps-là, mes potes branchent des filles du bahut et cruisent en 103 Peugeot. Je lis de temps en temps Rock&Folk ou Best et flashe plus sur des pochettes, des looks ou des tronches que sur les articles qui me sont quelques fois trop hermétiques malgré mon Q.I. de (je te laisse mettre un chiffre).

J'ai une manie. Pas honteuse, mais un peu quand même : j'y découpe les photos des disques qui m'attirent et les colle dans un petit carnet à spirale (oui, Sheller je l'aime bien aussi). Et quand je les ai enfin en chair et en os, j'y recopie les tracklists et mets une note à chaque chanson, sur la base de divers critères. Pendant ce temps-là, mes potes, qui ont aussi des calepins, y notent leurs nanas sur la base de divers critères ou les astuces pour kiter leur mob et les qualités intrinsèques des divers accessoires (pour les mobs).

Je ne l'ai plus, ce carnet. Et cette manie m'a enfin quitté, mais j'ai encore presque tous ces disques.

Au départ, je voulais te parler de From The Inside d'Alice Cooper mais çà faisait trop opportuniste. Le Hotel California des EAGLES, tu me l'aurais jeté à la tête (et le vynile, ça peut couper). Et vu mon état de décrépitude avancé, une cicatrice de plus ça aide pas à lever les nanas du bahut. Du coup, j'ai jeté mon dévolu sur un disque acheté encore une fois sans en avoir entendu un seul morceau avant. La pochette correspondait totalement à mon imaginaire, à mon monde intérieur (enfin, au moins à l'un des deux) et à l'époque où j'aurais aimé vivre, auprès d'un clone de Beatrix Potter ou entouré de la bande du Vent Dans Les Saules. J'avais déjà lu l'intégrale de Sherlock Holmes, adorais le tweed et tout ce qui sentait la perfide Albion, rêvais de cheveux encore plus longs et, soyons fous, de quelques poils au menton. Il était donc inévitable que je craque sur Heavy Horses de JETHRO TULL : un disque qui sent bon le feu de tourbe, le whisky tourbé, la bruyère vagabonde, le mélange de Virginia et de Burley, le kilt qui gratte les burnes et les croquenots embourbés.

Et la pluie aussi.

A peine posé sur le tourne-disque, premières impressions mitigées.

J'avais été sevré par les BEATLES, et donc plus habitué aux couplet-couplet-refrain-couplet-refrain-refrain qu'aux volutes et circonvolutions progressives. Là, çà partait dans tous les sens avec des intruments non identifiés, une voix nasillarde et plein de rebondissements pour parfois finir de manière surprenante. Qui d'autre, à l'époque, chantait les vagabonds, les nénuphars, les phalènes, les girouettes, les chevaux de trait, les petites souris brunes, les charettes et tout çà en buvant du thé même pas aux herbes au coin d'un feu de camp ? Y'en fallait pas plus pour que j'en tombe raide dingue.

J'ai même essayé de me tenir sur une seule jambe en jouant “Mon Ami Pierrot” à la flûte à bec en cours de musique (ça m'a pas aidé à emballer les meufs du lycée).

Je l'ai tellement aimé, ce disque, que je l'ai prêté à un pote en 1980 mais ne l'ai jamais revu (ni le disque, ni le pote… Enfoiré de JPC). Je l'ai offert en CD à un autre pote vers 1996, que je ne vois plus depuis (enfoiré de BL). Je me le suis re-offert en CD aussi vers 2010 mais c'est pas à toi que je vais expliquer que c'est pas pareil.

Et puis il y a quelques mois, je fais un saut à la Face Cachée (tu connais ?) pour claquer une bise et, mû par un instinct bizarre, je vais fouiller dans les cheapos en me disant “Tiens ils auront ptet le Heavy Horses”.

Tu me croiras jamais.

Troisième disque du premier bac que je digge !

Comme quoi, ma sempiternelle conclusion s'impose à nouveau d'elle-même : ce sont les disques qui te trouvent.

Laisse venir.

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PS : je te rassure, depuis je me suis dégeeké… Enfin, je crois…

PS1 : la (presque) première nana que j'ai branchée, je l'ai épousée. Mais on m'a volé ma 103 SP en 1981.

Jethro Tull

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