Instant Ressenti.

Dans le train, un très bel homme est assis à côté de moi. Il porte un costard en tweed gris, des mocassins vernis noir, un cartable de cuir marron et tien sur son bras gauche une veste noire. Souriant à travers la fenêtre à une personne que je ne vois pas depuis mon siège, je le trouve très élégant.
Le train démarre doucement, il fait un signe de la main, j’aperçois un vieillard heureux, mais triste de le voir partir. Dans la grisaille maussade qui envahit les wagons, sont sourire charmeur, dirigé vers l’extérieur, illumine l’air ambiant. Il appui son dos sur son fauteuil, s’installe confortablement, tourne très brièvement le visage vers moi, puis vers les autres passagers. Ballotée sur mon siège par les légères secousses du train, j’apprécie un instant la pénombre d’un tunnel. J’écoute une musique incroyablement triste qui rend le moment unique.
Dehors, dedans, tout semble serein, calme et détendu. L’atmosphère est lourde, comme si arrivait la déferlante.
Au moment où je finis d’écrire cette ligne, l’homme se lève pour descendre à la gare suivante.
Il a le même parfum que cet autre homme dont je me souviens avoir senti l’odeur à même le cou.
Je pleure en souriant. Je me sens bien. 

 
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