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May

Dossier | Caso DFK

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Affaire DSK: présomption d'innocence ou victime disqualifiée?
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Affaire DSK: le mystère de la suite 2806
L'hôtel Sofitel de New York, où séjournait Dominique Strauss-Kahn, le 15 mai 2011.

Dominique Strauss-Kahn le 16 mai 2011 à l'audience au tribunal de New York.

Dominique Strauss-Kahn le 16 mai 2011 à l'audience au tribunal de New York. (© AFP Emmanuel Dunand)

Cronologia dos factos: Strauss-Kahn, l’infernale affaire

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DSK filmé pendant son audience au tribunal de Manhattan, le 16 mai.

DSK filmé pendant son audience au tribunal de Manhattan, le 16 mai. (Shannon Stapleton / Reuters)

    L'ESSENTIEL:

    Les faits: Dominique Strauss-Kahn a passé sa première nuit en prison, à Rikers Island (lire ici, voir ). Lors de la prochaine comparution, le 20 mai, il fera face à un jury qui décidera de son éventuelle inculpation. Selon l'acte d'accusation, DSK encourt jusqu'à 74 ans de prison.

    Les réactions politiques: Badinter sonne la charge contre le système judiciaire américain. Le parti socialiste réunit son bureau national. Martine Aubry donne la consigne: «Unité, responsabilité, combativité» Fillon et Sarkozy sortent de leur silence

     Lire ici le récit complet des faits, et (re)voir ici en vidéo l'audience. Relire ici le récit de la journée d'hier, et retrouver toutes les infos dans notre dossier spécial sur l'affaire DSK.

    Pour mémoire, le décalage horaire avec New York est de six heures.
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    15h40 Selon le site de RMC, la victime présumée ne connaissait pas DSK. Le site s'appuie sur le témoignage d'un ami de la victime qui raconte que la jeune femme a été surprise lorsqu'elle a découvert que son agresseur présumé était président du FMI.

    15 heures, l'heure du tchat avec le journaliste Michel Taubmann, le biographe de DSK, auteur de «Le roman vrai de Dominique Strauss-Kahn» (Ed. du Moment). Ça se passe ici.

    14h05 Un des avocats français de Dominique Strauss-Kahn, Me Dominique de Leusse, prévient qu'une décision sera prise «dans les deux ou trois jours qui viennent», sur des poursuites contre les médias qui diffusent des images de lui menotté. Il juge ces images, «vues à la télévision et dans la presse écrite sont contraires» à la loi Guigou, qui interdit la publication de photos de personnes menottées, «parce qu'elles portent atteinte à la dignité de Dominique Strauss-Kahn et à sa présomption d'innocence au sens de la loi française».

    -> Lire ici notre décryptage sur l'utilisation de ces images

    14 heures Fin du bureau national au PS

    Compte-rendu de Martine Aubry: «Unité, responsabilité, combativité: voilà les trois mots qui sont venus le plus ce matin». La première secrétaire ajoute: «Il y a l'émotion bien sûr, le bouleversement que chacun ressent, mais il y a notre responsabilité: être à la hauteur».

    imageMartine Aubry, le 17 mai (Reuters).

    «Nous serons au rendez-vous de 2012, a-t-elle assuré. Le PS sera là pour retrouver la France qu'on aime.»

    13h45 Où l'on mesure la taille de la prison de Rikers Island, où a été incarcéré DSK (en cellule individuelle):

    Cliquer là pour agrandir

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    13h30 Jean-Marc Ayrault a déclaré devant les députés PS, dont il est le chef de file: «Nous savons qu'il y a une victime, mais nous ne savons pas encore si cette victime est la plaignante ou l'accusé».

    «L'un et l'autre ont le droit au même respect. Nous ne voulons pas donner le sentiment que nous sommes soit dans le lâchage soit que nous le défendons contre les évidences», a poursuivi l'entourage d'Ayrault auprès de l'AFP. «S'il y a tentative de viol, il est un justiciable comme les autres».

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    13h05 Après Sarkozy, Fillon sort de son silence. «Si les faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn étaient avérés, nous serions en présence d'un acte très grave qui n'appellent aucune excuse», a-t-il estimé devant les députés UMP. Pour le Premier ministre, «c'est une affaire de droit commun, pas une affaire d'Etat». (photo AFP Bertrand Langlois)

    «Nous devons faire preuve de mesure et de responsabilité. Personne ne doit exploiter cette affaire», a-t-il encore dit.

    Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, lui, se contente d'énumérer: «Il y a des accusations très graves qui ont été exprimées par une femme, il y a la justice américaine qui est en marche et il y a la présomption d'innocence.»

    13 heures Pause revue de presse

    Les journaux français, nationaux et régionaux, font toujours leur une sur DSK. Petite sélection:

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    Outre-Atlantique, le New York Post, tabloïd en pointe sur cette affaire, poursuit dans le titre choc:

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    «Oui, il a eu des relations sexuelles avec la femme de chambre»

    Le site du tabloïd allemand Bild offre sa version, imagée, de ce qu'est la prison de Rikers, où a été incarcéré DSK:

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    «Les Ricains foutent le Super-Banquier dans la pire taule de New York»

    12h45 «Il n'y a pas de profil du violeur»

    Plusieurs assos féministes sont choquées du traitement de l'affaire, pointant le «déferlement de blagues sexistes» et le fait qu'on ne parle pas «de ce qu'a pu ressentir» la jeune femme. Pour l'association «Osez le féminisme», les déclarations entendues dans les médias «révèlent une méconnaissance totale du viol». Elle rappelle qu'il n'y a pas de «profil du violeur».

    -> Lire davantage ici.

    12h05 Pendant ce temps, le parti socialiste réunit son bureau national. Selon libération.fr, présent sur place, Pierre Moscovici, Martine Aubry, Bertrand Delanöe, Elisabeth Guigou, Jean-Marc Ayrault, n'ont pas dit un mot. Des Jeunes socialistes jouent les piliers de rugby à l'entrée de Solférino et les journalistes sont très nombreux.

    Ségolène Royal est revenue sur la polémique suscitée par les images de DSK menotté, la candidate à la primaire socialiste parle d'un «déferlement d'images plus violentes les unes que les autres». «Des images d'un homme «comme s'il avait déjà été condamné», ajoute-t-elle, rappelant que DSK «n'a pas encore eu droit à la parole».

    Pour le strauss-kahnien Gérard Collomb, «il y a eu le moment de l'accusation, terrible. Dans les prochains jours, [DSK] pourra s'exprimer, se défendre».

    Quant aux enjeux pour le PS, le maire de Lyon considère que le parti «doit être rassemblé, doit montrer aux Français qu'il est prêt à prendre des responsabilités».

    Pour Laurent Fabius, «c'est une situation terrible sur le plan humain et très difficile sur le plan politique. Il faut faire preuve de beaucoup de retenue quant aux faits. On attend de nous l'unité».

    Midi pile Suite de la polémique sur les images montrant DSK menotté

    Le Conseil supérieur de l'audiovisuel appelle les chaînes «à la plus grande retenue» et rappelle que «la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes punit d'une amende la diffusion, sur tout support, d'une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne, quelle qu'elle soit, qui n'a pas fait l'objet d'une condamnation».

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    Montage photos Reuters

    Pour le CSA, dont le communiqué ne cite pas DSK, «le principe de la liberté d'expression et le droit à l'information ne doivent pas méconnaître le fait que de telles images sont susceptibles de porter atteinte au respect de la dignité de ces personnes».

    11h40 Sans citer DSK, Nicolas Sarkozy a appelé ce mardi, lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, au «travail, au sang-froid, au courage, à l'unité» et à «la dignité», selon un participant.

    11h15 A l'image de Robert Badinter, qui voit dans la parade de DSK menotté «une mise à mort médiatique», Jack Lang dénonce une «mise au pilori médiatique». Tout en appelant à «respecter la jeune femme», Martine Aubry souligne que, pour le moment,«nous n'avons entendu que les propos d'un procureur dont le travail est d'aller à charge».

    Copé considère qu'on a «fait le tour du sujet» et que le sort de DSK relève maintenant «de la justice américaine, avec l'application du droit commun».

    Fillon et Sarkozy sont toujours muets.

    -> Toutes les réactions ici.

    10h30 Où l'on apprend où se trouve la prison de Rikers Island:

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    Prison, qui de loin et dans le brouillard, fout les jetons:

    imageShannon Stapleton / Reuters

    9h15 Selon Alba Ventura, journaliste à RTL, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal avaient prévu de se voir, ce mardi à Paris, pour «acter le ralliement» de la présidente de Poitou-Charentes à la candidature de DSK à la primaire socialiste. L'ex-candidate (PS) à la présidentielle avait tenté d'intégrer, fin 2010, le «pacte» entre Martine Aubry et le patron du FMI… avant d'entrer par surprise dans la compétition.

    8h20 Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, sur France Inter, se dit «bouleversé et indigné» par cette «mise à mort médiatique volontaire» de DSK, dont il rappelle être «l'ami», ainsi que de son épouse Anne Sinclair.Badinter ne «reproche pas la publication de la photo» mais dénonce «ceux qui ont organisé» cette «mise en scène».

    (photo AFP Bertrand Guay)

    «Un homme qu'on accable avant même qu'on sache quoi que ce soit sur le fond (…) où est le respect de la présomption d'innocence?» «J'y vois la défaillance d'un système.» «C'est une destruction délibérée, c'est indigne, ça n'a rien à voir avec la justice américaine.» «Pourquoi n'a-t-il pas été mis en liberté sous caution? Parce qu'il est Français ? Parce qu'il dirige le FMI?»

    -> Sur la polémique suscitée par la publication des images de DSK menotté, lire ici.

    8h15 L'ex-ministre de la Justice Elisabeth Guigou (PS) appelle, sur Europe 1, à faire «très attention à l'équilibre des informations» en France face à une justice américaine qui laisse «très peu de place à la défense». «Je suis bouleversée et j'ai trouvé les images écoeurantes», déclare-t-elle au sujet de la comparution de DSK.

    «Nous voulons savoir la vérité. Or jusqu'à présent nous n'avons entendu que le procureur et toutes les informations qui ont été données vont dans un seul sens», la culpabilité du directeur général du FMI, souligne-t-elle. «En France heureusement, on ne fonctionne pas comme ça et on a un juge d'instruction qui instruit à charge et à décharge.»

    6 heures «Le juge rejette la liberté sous caution du patron du FMI», à la une du New York Times ce matin:image

    (Pour les anglophones, l'article est à lire ici)

    5 heures Un sondage internet Harris Acrive publié mardi par Le Parisien/Aujourd'hui en France place François Hollande le grand bénéficiaire d'une probable mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn pour la primaire socialiste à la présidentielle.

    Hollande serait dans cette hypothèse le candidat préféré par 49% des sympathisants socialistes et 37% des sympathisants de gauche, loin devant tous les autres candidats déclarés ou non aux primaires socialistes: Martine Aubry obtient respectivement 23% et 22% des voix, Ségolène Royal 10% et 14%, Arnaud Montebourg 1% et 4%, et Manuel Valls 3% et 2%.

    Pour le moment, le calendrier de la primaire est maintenu, a fait savoir le porte-parole Benoît Hamon. Mais les cartes sont évidemment rebattues (lire ici).

    Minuit On apprend que Dominique Strauss-Kahn est sur le point d'être conduit à la prison de Rikers Island à New York, où il bénéficiera d'une cellule individuelle.

    image(L'entrée de la prison de Rikers Island. Photo Reuters)

    La prison de Rikers Island occupe toute une île de l'East River, au nord du quartier du Queens, au large de l'aéroport La Guardia. Elle abrite dix des 15 centres de détention à New York, 14.000 personnes y sont détenues. (Lire ici)

    23h50 Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, se dit «profondément attristé» après l'incarcération du patron du FMI Dominique Strauss-Kahn.

    20 heures (heure française) lundi Les sept chefs d'accusation énoncés à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu'à 74 ans et trois mois au total, révèlent lundi des documents judiciaires. Deux accusations de crime sexuel au premier degré, tentative de viol au premier degré, agression sexuelle au premier degré, séquestration au second degré, agression sexuelle au troisième degré et attouchements non consentis. Le détail des faits présumés reprochés est à lire ici.

    Fonte: Liberation

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