May 14, 2012
Peltier et les sondages : Une relation compliquée

Guillaume Peltier est décidément un homme très complexe. Déjà que son parcours politique est inconstant (Le Pen puis Mégret puis De Villers puis Sarkozy) il se trouve qu’il entretient une relation assez ambiguë avec l’un des thermomètres instantanés de la politique moderne : le sondage. En 2007 Guillaume Peltier est le bras droit de De Villiers et écume les plateaux TV en expliquant que son mentor d’alors allait être LA grande surprise de l’élection, et que les sondages qui le donnaient à 2% se trompaient lourdement. Il a fait 2,23%. En 2008, visiblement insatisfait de son emploi de professeur d’histoire géographie, il monte une société : La Lettre de l'opinion, un magazine d'analyse de sondages et d'études d'opinion. Ce revirement lui permet même de devenir le « Monsieur sondages » de l’UMP, ou plutôt l’un d’entre eux tant ils se bousculent au portillon (Buisson, Giacometti et d’autres). C’est donc en tant qu’expert des sondages que Guillaume Peltier, en janvier 2012, est nommé secrétaire national de l'UMP chargé des études d'opinion et des sondages, la présidentielle en ligne de mire. Durant la campagne Peltier a rivalisé d’imagination pour nous expliquer que Nicolas Sarkozy était assuré d’une victoire triomphante, malgré ce qu’affirmait la pensée unique des instituts de sondages tout en justifiant la passion immodérée de l’élysée pour la commande d’études d’opinions en disant qu’ils sont « une sorte de démocratie participative en temps réel ». La présidentielle à peine terminé que son échec semble digéré et qu’il s’empresse de publier une tribune dans le Huffington Post expliquant que, selon les sondages, François Hollande n’est pas désiré et que la droite peut obtenir une majorité à l’assemblée nationale aux législatives. 

J'ai une théorie pour expliquer ce revirement permanent : Peltier est expert en sondages qui l'arrangent et maitre en contestation de ceux qui le dérangent.