Avatar

Perle ou navet ?

@perleounavet-blog / perleounavet-blog.tumblr.com

Navet, n.m du latin napus Familier: Œuvre littéraire, artistique, filmique, ou spectacle sans valeur, insipide. Perle, n.f, de l’italien perla Familier: Ce qu’il y a de mieux en son genre
Avatar
Avatar

Tully

Ça parle de quoi ?  À l’arrivée de son troisième enfant, une mère de famille décide de s’adjoindre l’aide d’une nounou de nuit. 

C’est avec qui ?  Charlize Theron Mackenzie Davis, canadienne vue notamment dans Blade Runner 2049 

C’est de qui ?  Jason Reitman, a qui ont doit entre autre Juno, Last Days of Summer, Young Adult (aussi avec Charlize), 

Et c’était bien ? Pour comprendre Tully, il faut savoir qui est Diablo Cody. Ancienne strip-teaseuse devenue presque par hasard scénariste oscarisée pour Juno, elle est une femme de caractère qui fait office d’exception totale à Hollywood.  Telle une erreur de la nature, cette femme au talent certain a fait la rencontre professionnelle de sa vie : celle de Jason Reitman qui a tout de suite donné à son pseudonyme des lettres de noblesse. Pour lui elle écrit Juno, Jennifer’s Body, Young Adult et maintenant Tully, des films au personnage central féminin fort et différent de ce qu’on peut voir habituellement. Juno (Ellen Page) est une adolescente têtue et décidée, Jennifer (Megan Fox) mange les mecs de son lycée, Mavis (déjà Charlize Theron dans Young Adult) est une trentenaire qui veut retrouver son amour de jeunesse et maintenant Marlo (encore Charlize) à 40 ans et 3 gosses.

SI toute l’œuvre de Diablo Cody n’est pas autobiographique, on ressent qu’elle y met beaucoup du sien notamment pour Tully où le personnage de Marlo semble suivre le même chemin de vie qu’elle. On retiendra surtout de ce film une peinture de la grossesse et de la maternité peu reluisante. « Mommy, what happened to your body ? » hurle sa gamine ainée à la vue du ventre déformée de sa mère.  Peu de sommeil, pas le temps de se maquiller, pas le temps de s’habiller, pas le temps d’exister. Jusqu’à l’arrivée d’une jeune nounou de nuit.   Je vous laisse là avec le scénario, je ne peux pas en dire plus de peur de gâcher l’histoire. Car plus, il n’y aura pas vraiment à dire. Remercions Diablo Cody de ne pas avoir affublé son personnage d’un mari trompeur et/ou violent, ça aurait été la totale. Il se contente d’être à l’ouest, mais au moins il est gentil. 

Le scénario est peut-être simple, je me suis emmerdée ferme devant Tully. Je n’ai pas retrouvé la pugnacité, l’intelligence de l’écriture de Cody, ou peut être seulement par touche discrète de-ci de-là. Certaines thématiques effleurées par le film (avoir un enfant « différent », une frère « riche », ne plus travailler…) ne trouvent écho nulle part une fois soulevées. Dommage. La transformation physique de Charlize est certes impressionnante, elle n’en est pas inédite et je n’ai pu y voir qu’une démonstration du fameux : « regardez je peux m’enlaidir et vous ressemblez. »

À la réalisation, Jason Reitman ne réinvente pas la poudre ni même son propre style. Que ce soit dans le choix des décors ou de la mise en scène, j’ai eu l’impression que ce Tully formait un trio ou triptyque  parfait avec Juno et Young Adult, ni plus ni moins. Diablo Cody a certainement fait le tour de son sujet, tout comme Reitman.  Reste alors la fraîcheur de Mackenzie Davis dans le rôle de Tully.

“Mom, what happened to your body ?!”

Alors Perle ou Navet ?  De par son affiche peu engageante et ô combien mystérieuse, Tully ne rameutera pas les foules comme avait pu le faire Juno et malheureusement je n’en retiens qu’un message ambigu sur la maternité. Est-ce réellement supportable ? Le film pose la question sans y trouver des réponses et me laisse ainsi à mes angoisses et au désarroi le plus complet. Vous pouvez vous passer de ce visionnage.

You are using an unsupported browser and things might not work as intended. Please make sure you're using the latest version of Chrome, Firefox, Safari, or Edge.