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Tempto etiam

@temptoetiam / temptoetiam.tumblr.com

Ceci est encore un test. var gaJsHost = (("https:" == document.location.protocol) ? "https://ssl." : "http://www."); document.write(unescape("%3Cscript src='" + gaJsHost + "google-analytics.com/ga.js' type='text/javascript'%3E%3C/script%3E")); try { var pageTracker = _gat._getTracker("UA-1818474-3"); pageTracker._trackPageview(); } catch(err) {}
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reblogged
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cyrkhan

« Une poule, c’est un truc inventé par un œuf pour produire un autre œuf. Un auteur, c’est un truc inventé par un livre pour produire un autre livre. »

Umberto Eco, archives France Culture, 1983.

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There's this species that lives on a planet a few miles above molten rock and a few miles below a vacuum that'd suck the air right out of them. They live in brief geological period between ice ages, when giant asteroids temporarily stopped smacking into the surface. As far as they can tell, there is nowhere else in the universe where they could stay alive ten seconds. And what do they call their fragile little slice of space and time? They call it real life.

Terry Pratchett, “Whose Fantasy are you?” first published in W.H. Smith’s Bookcase, 17 september 1981.

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En mathématiques, les noms sont arbitraires. Libre à chacun d'appeler un opérateur auto-adjoint un « éléphant » et une décomposition spectrale une « trompe». On peut alors démontrer un théorème suivant lequel « tout éléphant a une trompe ». Mais on n'a pas le droit de laisser croire que ce résultat a quelque chose à voir avec de gros animaux gris.

Hector J. Sussmann, cité par Ivar Ekeland, Le Calcul, l'imprévu : les figures du temps de Kepler à Thom, collection Points Sciences, Le Seuil, p.123.

Source : @Gallorum

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Un peu après, j'ai reçu la visite d'un marin de Kronstadt, venu m'emprunter un livre. Il m'a dit : « Il paraît qu'un savant américain a inventé une machine toute simple : un télescope, une manivelle, une roue ; on tourne la manivelle et on peut tout voir : analyse, trigonométrie, citique... La machine vous montre toute l'histoire de l'humanité. Et en plus, elle siffle ! » Ce que j'aime le plus dans sa machine, c'est qu'elle siffle.

Maxime Gorki. Citation retranscrite de Lénine, Gorki : la révolution à contretemps, de 1:12:20  à 1:13:00

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sixpenceee

A compilation of the coolest sea slugs! From top to bottom we have.

  • Phyllodesmium Poindimiei
  • Dirona Albolineata
  • Cadlinella Ornatissima
  • Janolus Fuscus
  • Cyerce Nigricans
  • Flabellina Iodinea
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Mais va porter ta face d'homme ailleurs.

Marivaux, La Colonie. (Madame Sorbin à son mari)

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C’est une singulière machine que le monde, et qui ressemble plus qu’on ne croit à une montre : il montre le doré en dehors et cache bien des rouages, mais le remonteur ne vient pas.

— Sainte-Beuve, «La Pendule », in Le Clou d’Or, Calmann Lévy, 1881, p. 70.

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Et maintenant ?

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas éprouvé le besoin de rédiger plus de deux lignes pour mettre de l'ordre dans mes idées. J'utilise le mot au sens large parce que je n'ai guère l'impression de réussir à penser ces derniers temps, mais il faut bien faire comme si. C'est tortueux, mais c'est surtout un préambule à une question, et promis-juré j'attends vos réponses de tout mon cœur.

L'événement de la semaine dernière a semblé énorme et incompréhensible, mais c'est une impression fausse. Honnêtement, j'aimerais bien le croire aussi, mais il faut vraiment s'illusionner et avoir la mémoire courte pour prendre le Brexit et president-elect Trump pour des exceptions, des dark horses imprévisibles. Les exemples ne manquent pas. La Hongrie, dont personne ne parle plus depuis que les médias risquent des peines de prison à critiquer l'action du gouvernement. La presse internationale pourrait en théorie prendre le relais mais pas de pot, le hongrois est une langue obscure et dure à apprendre, il n'y a donc guère de monde pour suivre leur actualité et mesurer l'ampleur de la fascisation : j'en sais plus sur les enjeux poitiques de certains comtés des USA que sur le niveau de libertés publiques à Budapest. Dommage, hein. La Pologne, elle aussi partie pour retrouver-sa-grandeur à grand coup de réforme consitutionnelle réactionnaire, où une immense mobilisation des femmes a permis de ne pas aggraver une législation qui a pourtant déjà forcé une enfant de onze ans à mener une grossesse à terme. Comme quoi, y'a toujours pire, hein.

Mais n'oublions pas, sous des formes diverses, la montée de mouvements populistes depuis quinze ans aux Pays-Bas (PPV), en Autriche (FPÖ), en Belgique (Vlaams Belang ), en Allemagne (AfD)... Un parti néo-nazi comme Aube Dorée, avec milice et ratonnades, qui rentre au parlement du pays qui a inventé le mot démocratie, ça pique un peu, hein ? Et il ne s'agit pas seulement d'une radicalisation limitée à une frange. Les convictions populistes et autoritaires se portent très bien dans la population dans son ensemble.

Donc, simplement, à moment donné, il va falloir faire le deuil de la continuité du « progrès ». Ça m'a fait un peu mal aussi, il y a longtemps, quand j'ai compris que je la tenais pour acquise sans même savoir pourquoi, et je dois parfois faire un effort conscient pour ne pas retomber dans les mêmes vieilles ornières de confiance dans un vent de l’histoire qui nous pousserait dans le dos.

La fin de la Deuxième guerre mondiale a soixante-douze ans et la plupart de ceux qui l'ont vraiment vécue sont maintenant morts. « Fasciste » est aujourd'hui une épithète certes négative, mais pour beaucoup dénuée de contenu précis. Le mythe progressiste des Trente glorieuses construit a posteriori mélangeait reconstruction, amélioration des conditions de vie, entre autres grâce au progrès technique, que « l'on n'arrête pas » et bien sûr l'évolution des mœurs : l'autoritarisme, l'anti-sémitisme, la femme à la cuisine, tout ça c'était bien des trucs de vieux, ain't nobody got time for that, cours camarade, en avant vers la liberté des années fric. Oh, évidemment, il y a bien eu deux-trois bricoles pour contrarier ce joli narratif, comme La Question algérienne et les cours de natation offerts par Papon, mais c'était bon : avec la Marche des beurs et Touche pas à mon pote, on allait s'en débarrasser vite fait, c'était sûr. J'ai ainsi quelques souvenirs des années 90 qui cadrent avec l'idée qu'il s'agissait d'éteindre les dernières braises d'un feu d'ordures : les autocollants du SCALP sur le sac des copines, Porcherie des Béru bien fort dans le wagon quand les scouts d'Europe grand format saoulaient la gueule avec leur chants de légionnaires.

2002 a surpris tout le monde, moi la première. Grosses émotions, moments d’angoisse, mais aussi slogans bien trouvés et vieux potes croisés dans la manif-monstre. C'est sympa de se sentir moins seule, pis 20 % des votes exprimés c'est loin des 20 % de la population, ne paniquons pas. Je n'ai absolument pas compris le refus de mon père, né avant la guerre, de voter Chirac : il disait qu'un second tour 100 % droite, on avait déjà eu ça avec Poher-Pompidou, mais pour ce que ça me parlait il aurait aussi bien pu me citer des rois carolingiens. Le lendemain j'ai terminé mon boulot urgent à travers des larmes de rage, en écoutant Chirac dire du haut de ses 81 % qu'il avait bien compris notre demande de plus de sécurité, et les reportages sur les enfants d'immigrés allés faire la fête en l'honneur de M. Le Bruit et L'Odeur.

Je sais bien que je vous parle de préhistoire. En quinze ans, la fenêtre d'Overton a tellement bougé que considérer que les gens ont le droit de s'habiller à leur goût suffit à devenir un enragé dangereux pour Les-Valeurs-De-La-République. Que la privatisation de l'éducation nationale et la santé est une proposition de droite modérée, dont on parle de bon matin sur les chaînes publiques, et encore, puisque Juppé est de gauche à ce qu'il paraît.

À chaque élection, les journalistes s'étonnent que les scores du FN n'aient pas diminué comme ils sont pourtant censés le faire, enfin c'est du bon sens, la marche de l'histoire, le progrès de la civilisation ! Non ? Non.

Voilà un bon moment que je considère l'élection de Marine Le Pen comme l'hypothèse par défaut : si rien ne change, c'est ce qu'on aura dans six mois. (Quant à la suite... ) Du coup la question est : que fait-on ?

Il me semble clair que les médias à grande audience ont des questions à se poser. Pour le principe, rappelons que Trump a été énormément (de l'ordre de cinq fois) plus couvert que Clinton, d'une part à cause de son inimaginable débit de conneries, d'autre part parce que les plus juteuses ont tourné en boucle, et enfin parce qu'il est un bon client. Il ne s'est pas contenté de faire le spectacle pendant les meetings : dès les primaires, il enchaînait les entretiens téléphoniques avec les émissions matinales (qui regarde la télé à 10h du matin ? Je vais m'avancer un peu, mais statistiquement ni vous, ni moi). Conclusion : à part Build that wall et Lock her up, la discussion sur son (absence de) programme a été réduite à la portion congrue. Ces tentatives-mêmes viraient vite à la farce : un fois qu'on a expliqué qu'il n'y a pas assez de boîtes de BTP aux États-Unis pour construire son mur dans les délais qu'il annonçait, sans même parler du prix, on fait quoi ? Est-on seulement en train de parler de politique ? Il serait donc bon de décider, à moment donné, que dire dix énormités sans respirer ne donne pas droit à dix fois dix minutes de couverture, sans parler de droit de réponse. Mais vous vous dites qu'en France, on a les règles du CSA pour assurer un traitement équitabe des candidats. Comme c'est amusant. Avec la couverture surexcitée de la primaire de droite pendant que le FN refusait -voir annulait- les interviews, les règles du CSA nous ont garanti un déluge frontiste dès qu'ils le décideraient, et ça vient d'arriver, histoire de se revendiquer de la dynamique de l'Oncle Sam. Ha ha ha, rions ensemble.

Que faudrait-il ? Il faudrait, j'imagine, un genre de moratoire sur les superlatifs et les mots à majuscule ainsi que des gens capables de poser des questions comme :

« Qu'entendez-vous par là ?
Quel rapport ?
Comment ?
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui vous fait penser que ce serait constitutionnel ? »

au lieu de « Quel est votre plat préféré ? » (on sait déjà, les carottes rapées). Pas mal, hein mes invectives contre les médias ? C'est cathartique, ça soulage presqu'autant que de gronder des insultes à mon radio-réveil depuis mon oreiller. Vilains, vilains journalistes, bouh, faites votre boulot !

Mais au fait, et moi ? Je n'ai pas la télévision et ça me va très bien. Je ne vais à peu près jamais sur Facebook. Quand France Info me réveille en sursaut (pas facile, pourtant) avec une interview vomitive, j'éteins et je vais me laver pour faire passer la sensation. Je discute histoire, géopolitique, et autres gros mots avec des gens passionants, mais je ne me leurre pas sur leur représentativité : la dernière fois que j'ai voulu faire des stats à des vacances entre potes, j'ai compté plus d'agrégations et de doctorats combinés que de présents. Je n'ai aucun moyen de savoir si le pays dans son ensemble est plutôt séduit par Macron ou par Valls, par la tante ou par la nièce. Bien sûr, je me tiens au courant : je lis une timeline Twitter soigneusement curatée des meilleurs SJW à l'ouest du Pecos. Je suis les sondages à titre indicatif, en sachant qu'ils ne sont plus fiables depuis longtemps, et je n'ai jamais vraiment pratiqué la presse papier quotidienne sur le déclin de laquelle je m'apitoie tant. La seule publication que je lise vraiment assidûment est le Canard enchaîné, ce qui est sans aucun doute très bon pour approfondir ma culture politique et prévenir toute poussée d'optimisme inconsidéré. Mais vous savez quoi ? Les petites phrases se répondent, les scandales se suivent et se ressemblent, les procès aussi. La première condamnation de Balkany (sentence : sursis, amende, inéligibilité) date de 1996 et ne l'a pas empêché de se faire un nid d'aigle de clientélisme à Levallois. Malgré ses chapelets de mise en examen il ne sera sans doute pas condamné à nouveau avant d'être septuagénaire, et avec un peu de chance à la retraite. Belle dissuasion. Je pourrais vous en citer des dizaines, mais l'exhaustivité n'est pas mon objectif. Je préfère arriver à la conclusion de cette longue digression: je vis dans ma bulle, et il s'agirait de la faire éclater, et pas seulement pour moi. Je n'ai pas la moindre idée de comment combattre le FN et ses sosies parce que je ne connais pas une seule personne qui voterait pour eux*.

Que puis-je y faire ? Je tente bien de m'exposer à des points de vue (très) contradictoires, de comprendre les ressorts historiques, sociologiques, psychologiques. Je lis des « enquêtes », des « plongées » dans tel meeting, tel groupuscule par des journalistes muselant difficilement leur horreur. J'écoute des émissions qui m'arrachent le cœur mais me font réfléchir sur la façon dont je discuterais avec les personnes qui s'y expriment. Mais que cela accomplit-il au juste ? Comment améliorer les choses quand on habite la ville qui cristallise tous les rejets de l'élite symbolique, de la culture dominante et du pouvoir économique urbain ? Je vois à peu près quels engagements, quelles associations contrecarreraient les actions d'un FN au pouvoir, y compris la déshinhibition des violences envers une myriade de gens (dans le désordre : le Planning familial, Les Restos du cœur, le Secours populaire, ATD Quart Monde, ActUp et bien d’autres). Mais je ne sais pas ce que je pourrais faire pour l'empêcher d'y arriver. Bien sûr, le meilleur moment pour m'y mettre sérieusement, c'était il y a vingt ans. Mais le deuxième meilleur reste maintenant. Alors je me tourne vers vous, votre intelligence et votre imagination.

* J'imagine que c'est l'avantage d'être un enfant de vieux : je n'ai pas de grands-parents avec qui m'écharper en causant politique autour de la galette des rois. J'ai aussi échappé aux tontons racistes et aux beaux-frères sexistes, et si ma grand-tante dragon a un avis tranché sur le mariage pour tous c'est « Dès qu'il y a un gosse, il faut se marier, c'est tout ! Pour sa sécurité. » I count my blessings.

Sujets pertinents non abordés, sans ordre particulier : La répression policière L’échec des mobilisations de défenses des acquis sociaux, depuis (au moins) 1995 Le poids trop peu discuté des questions féministes Les lois liberticides de surveillance de masse, maintenant à la portée de l'extrême droite. La fragilité des garde-fous institutionnels Les conflits internationaux Les palinodies du chantage à l'emploi

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Cuvier n'est-il pas le plus grand poète de notre siècle ? Lord Byron a bien reproduit par des mots quelques agitations morales ; mais notre immortel naturaliste a reconstruit des mondes avec des os blanchis, a rebâti comme Cadmus des cités avec des dents, a repeuplé mille forêts de tous les mystères de la zoologie avec quelques fragments de houille, a retrouvé des populations de géants dans le pied d'un mammouth. Ces figures se dressent, grandissent et meublent des régions en harmonie avec leurs statures colossales. Il est poète avec des chiffres, il est sublime en posant un zéro près d'un sept. Il réveille le néant sans prononcer des paroles artificiellement magiques, il fouille une parcelle de gypse, y aperçoit une empreinte, et vous crie : Voyez ! Soudain les marbres s'animalisent, la mort se vivifie, le monde se déroule !

Balzac, La Peau de chagrin, chapitre 1.

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Every honest researcher I know admits he’s just a professional amateur. He’s doing whatever he’s doing for the first time. That makes him an amateur. He has enough sense to know that he’s going to have a lot of trouble, so that makes him a professional.

Charles F. Kettering, via Futility Closet

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A writer who appreciates the seriousness of writing so little that he is anxious to make the reader see he is formally educated, cultured and well-bred is merely a pop-in-jay.

Ernest Hemingway, addressing criticism from Aldous Huxley.

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