October 18, 2017
Trevor Sensor :  Andy Warhol’s Dream

image

Dans le genre surdoué folk-rock, On avait eu Jake Bugg ce jeune British qui faisait une folk moderne et très Dylanesque. Aujourd’hui je vous présente Trevor Sensor, jeune américain de 23 ans qui a grandi dans l’Illinois. Cette terre du Midwest frappée par les crises financières et industrielles.

La légende de Trevor Sensor a commencé dans le petit bar d’une ville presque oubliée, à Pella, dans l'Iowa… Par hasard, le guitariste des Killers, (Dave Keuning), a enregistré Trevor Sensor sur scène, et a décidé de le promouvoir. Un an plus tard, après avoir sorti une paire d'EP et obtenu une tournée nationale, l'artiste trouve un public impatient de la sortie de son premier album. Les talents d’écriture ainsi que la voix au timbre guttural et vibrant de Trevor Sensor, nous avait mis l’eau à la bouche, et là en 2017 il nous offre « Andy Warhol’s Dream », sa chronique très personnelle de la haine ordinaire…

Dans ce décor, Trevor Sensor dessine sa musique écorchée vive et bercée par le blues. Trevor c’est un peu une âme adulte coincée dans un corps juvénile. Il observe, décrypte et analyse les comportements humains. Sa voix saisissante s’empare de nous dès la première seconde sans plus jamais nous lâcher. Il porte le poids de la détresse des comptoirs de ces petits rades imprégnés de whiskies. Son chant nous va droit au cœur, évoquant parfaitement les brumes qui s’étendent sur les terres américaines qui l’ont vue naitre.

Chez Trevor Sensor, il y a ce quelque chose de dangereux, de fantomatique et de beau. Il chante comme on se confie. Il chante comme on s’étripe. Il chante comme si ses mots l’écorchaient. D’ailleurs, Trevor Sensor le dit lui-même : « La sincérité façonne chacune de mes paroles ». Etonnant compositeur qui, sur une embarcation d’une autre époque (la folk), navigue sur les mots et les maux de la jeunesse contemporaine.

Gamin accaparé par ses personnages, visage d’ange et voix cassée, il utilise dans ses textes toutes ses impressions et notes, consignées dans un carnet déjà rongé par le temps. « Andy Warhol’s Dream » est une merveille de folk-rock traditionnel et corrosif - Être dans le vrai : son pari est risqué, mais gagnant sur toute la ligne !                    

Et même de l’humour et du second degré ici

https://www.youtube.com/watch?v=SZ-WhVeYPHc

Gil Tau