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    Yayoi Kusama, née en 1929 est une figure majeure de l’art des années 1960-1970. Sa pratique obsessionnelle et psychédélique mêle sans détours Pop Art, art féministe, art abstrait, art minimal, expressionisme et art brut.

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Un petit pois, des petits pois, toujours des petits pois…Tellement de petits pois qu’ils finissent par nous piquer les yeux et nous donner la gerbe. Yayoi Kusama est le genre de femme obsédée par les pois depuis 60 ans. Original. On la prend pour une demeurée, une folle, une psychopathe. Peut-être pas faux si on prend en compte le fait qu’elle souhaite recouvrir la terre de pois. Ou peut-être que cette obsession relève d’un problème un peu plus complexe.

Rétrospective d’une coccinelle de 82 ans, artiste d’avant garde, hippie et organisatrice de partouze.

A l’âge de dix ans, elle est saisie d’hallucinations pour le moins inhabituelles et entre en contact avec un monde connu de peu : celui des pois. De là née la légende de sa vie et de son incroyable moteur de création. Son obsession est une souffrance. L’art devient une thérapie. Cette petite névrose la fera d’ailleurs volontairement atterrir en hôpital psychiatrique en 1977. Hôpital qu’elle ne quittera plus jamais.

Le sexe est omniprésent dans ses œuvres. Rien d’original, me direz vous! Détrompez vous, le sexe à travers les pois, c’est sacrement efficace ! « Son rapport au corps est tout le défi de ses œuvres ». Elle côtoie Frank Stella, Donald Judd, Mark Rothko, elle vivra au temps du minimalisme, du pop art, des partouzes et des cheveux longs. Elle est une femme dans un monde d’hommes et paradoxalement, Kusama développe un autre motif obsessionnel : le phallus qui devient un objet de peur.

Elle devient alors une sorte de prêtresse qui enrôlent ses acolytes dans des névroses où sexe et pois vivent en harmonie dans un monde où le phallus fait peur. 

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Inquiétante et fascinante, Yayoi Kusama est une artiste inclassable qui a exercé une influence considérable sur la scène contemporaine et captive encore l’intérêt de la jeune génération. Qu’elle nous fasse sourire ou nous dérange, ce qui est sur c’est qu’on n’oubliera de si tôt pas les œuvres insensées de celle qui dit « Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois ». 

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Yayoi Kusama à l'hôpital psychiatrique où elle réside aujourd'hui. 

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Accumulation, Yayoi Kusama, 1968

Les toiles, collages , sculptures, performances et installations de Yayoi Kusama ont tous en commun l’obsession de la répétition d’un motif et son accumulation. On retrouve ici, la forme phallique, sujet récurent dans les travaux de Kusama. 

" Remember when I said : it wasn't really about accumulation. It’s still also about accumulation, compulsive accumulation, actually. "

Yayoi Kusama

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Untitled, Yayoi Kusama, 1997

Loin des pois que l'on retrouve de manière récurrente dans le travail de l'artiste, cette oeuvre révèle d'une autre obsession: le sexe masculin associé à un attribut typiquement féminin: la chaussure.

Cette oeuvre originellement concue pour la "Summer of Fashion" critique une société "à la mode"  qui ne brille par aucune originalité. 

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Infinity of mirror room, Yayoi Kusama, 1966

Des pois à l’infini, dans les miroirs. C’est flippant et beau, oppressant et érotique…

« Infinity of Mirror room » est une œuvre folle parfaitement en accord avec les délires de l’artiste.

Dans un espace clos, des miroirs démultiplient des pois à l’infini autour du visiteur. Des sculptures molles fabriquées en quantités délirantes avec des draps ressemblent étrangement à des phallus amorphes et grotesques. Hasard, je ne pense pas ! Cette oeuvre marque un nouveau tournant dans la vie de l’artiste. On est en 1966.  Yayoi Kusama a depuis peu découvert l’aspect effroyable du sexe de l’homme. La multiplication de ses formes phalliques qui se balancent mollement au contact du corps lui permettrait de « maitriser sa peur du sexe ». Et effectivement, on sait qu’en plus de servir d’œuvre d’art, cette salle faite de ribambelle de pénis à pois permettait le déroulement de mariages homo et d’orgies. Sympa !

Ces pièces deviennent le reflet de la propre image de l’artiste, image qu’elle a perdue parmi les pois depuis longtemps. L’artiste dira même « devenez un avec l’éternité. Effacez vote personnalité. Oubliez vous… ».

Le sexe qu’elle honnit et le désir, qu’elle ne connaît pas deviennent le propre de cette œuvre torride. Elle est une femme dans un monde d’hommes. Et en même temps une petite fille à robe à pois, terrorisée par le sexe masculin. 

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Kusama’s self obliteration, Yayoi Kusama, 1968 

Kusama’s self obliteration est un film réalisé par l’artiste. On la voit recouvrir le corps d’un jeune homme nu de centaines de dots selon une règle connue d’elle seule : art mystérieux, caché et rituel quasi magique, elle semble être une prêtresse païenne avec son haut chapeau pointu constellé, ses longs cheveux noirs et sa majestueuse cape.

"Après avoir enlevé les draps dans lesquels je dors, je fais pleins de sexes masculins avec le tissu des draps que je couds à la machine, ensuite, je les remplis de coton, j’en fais des tonnes du matin au soir et je les entasse dans ma chambre comme une montagne ; enfin, je les colle sur ma table, sur les chaises, la glacière, le lit, partout, sans m'arrêter." Celle qui portera le surnom de "Phallic girl".

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My Flower Bed, Yayoi kusama, 1962

My Flower Bed de Yayoi Kusama est une œuvre particulièrement emblématique des années 60 : radicale, féministe et environnementale. Cette œuvre d’une grande fragilité se situe entre la sculpture, l’installation et la performance.

La partie supérieure de l’œuvre est constituée de gants rembourrés : ces derniers suggèrent la caresse, le plaisir charnel et l’enveloppement. La partie inférieure quant à elle, est faite de ressorts et évoque le confort du lit, l’allongement, le repos…Bref, le sexe

La couleur et la forme évoquent les œuvres féministes de l’époque qui aimaient représenter les éléments du corps humain, les trompes de l’ovaire, l’utérus, l’écoulement du flux mensuel, un fœtus, son cordon ombilical…

Très souvent prêtée jusqu’à il y a dix ans, l’installation s’impose aujourd’hui comme une œuvre emblématique. 

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Vitrine du Printemps, Yayoi Kusama, 2012, Paris

Les vitrines de la boutique du Printemps honorées par Yayoi Kusama.

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Collection Louis Vuitton, Yayoi Kusama, 2012

 L’artiste à la renommée internationale signe avec Louis Vuitton une collection complétement hypnotisante. Yayoi réinvente la garde robe du grand couturier en la rendant un peu plus folle et dégantée. 

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Dots obsession, Yayoi Kusama, 2000

Une installation monumentale, onirique et angoissante.

  D’énormes ballons roses à pois noirs flottent au dessus du spectateur venu admirer l’installation monumentale de Yayoi Kusama à la halle de la Villette. Ces grosses boules semblent inoffensives et enfantines, roses et gourmandes...Cependant, « Dots Obsession » est une œuvre un peu plus complexe et torturée, encore et toujours en rapport avec les obsessions de Yayoi Kusama.

   Après réflexions, les pois roses ne semblent plus si décoratifs : ils créent un vertige, un écrasement et renvoie à la folie et à la souffrance de l'artiste obsédée par les pois.

Ces gros ballons peuvent se visiter et offrent chacun un spectacle différent, bien sur toujours en rapport avec les pois. 

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