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Petit Atelier de Poésie

@petit-atelier-de-poesie / petit-atelier-de-poesie.tumblr.com

- Blog de Fabienne Passament -
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La poésie

Quand tu me vois penchée sur ma feuille blanche  Comme Narcisse sur son miroir d’eau,  Ne crois pas que je suis seule et loin de toi.  C’est l’écriture qui nous relie,  Rien de honteux.   Ne détourne pas tes yeux étanches.  Comprends ! Regarde-nous !  Comprends donc que la poésie n’est pas jolie,  Prends acte de ma parole même si elle est impolie  Puisque c’est aussi pour toi que je flanche  Et que je tranche quelquefois  Dans le vif du sujet  Juste différemment de toi ! 

/ Fabienne PASSAMENT. 2024 Atelier d'écriture d'après Maya ANGELOU

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Mot-Valise

D’un côté du miroir, tous les mots sont les clés  Du monde à découvrir et de son analyse,   Alice emploie souvent sa soif ou gourmandise  Pour tenir le dialogue au lieu de renâcler. 

Heumpty Deumpty répond qu’elle a à la boucler  Si le sens est donné avec des mots-valises Et la vréalité vient nous ébornicler. 

Car de l’autre côté, tous les mots sont proèmes Et la langue est objeu avec quelques lyrismes : La question d’arbitraire et du surréalisme  En a fait un système autour de fous lexèmes.  

Ce sont des mots bouclés dans des néologismes. 

-Fabienne PASSAMENT. 2023

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Comment la poésie est-elle devenue un nid ? 

Moi qui vivais dans la cage de la solitude, je cherchais les mots au dedans et au dehors. Je découpais des nuits et des journaux. D’années en années, je m’animais au printemps et chaque saison avait son ardeur propre, l’été surtout. Vacances de l’esprit. Repos de l’âme. Je m’étendais à l’ombre de mon ombre pour mieux m’élever. Je regardais mes pieds et ma démarche de poète, de ma hauteur et parfois en clignant des yeux. Alors oui, parfois aussi je perdais l’équilibre et mon temps. J’ai même perdu mes illusions et quelques plumes. Prises de bec. Je m’en balançais, je m’accrochais. Drôle d’oiseau. Un genre de sphynx ou de phœnix. Question de point de vue. Point final. 

Un soir j’ai reçu un coup au cœur. Lui aussi c’était un drôle de coco. Confidence pour confidence, de toi à moi, et de moi à lui, j’en oubliais momentanément le début de l’automne pour entonner mon chant et me découvrir sauvage. J’avais des ailes et le temps y était suspendu. Je susurrais tout d’abord avant de tout livrer. Oui un livre. Et c’était un livre ouvert, à cœur ouvert. Point de suture en poésie. Tout y était consigné et moi j’étais dedans, mot pour mot. En perspective. Un peu comme un journal ou un nid, ni dehors, ni dedans. Puis il s’est envolé, avec tout le reste. 

Moi qui vivais dans la cage de la solitude, j’y retournais alors pour maintenir le dialogue avec le silence. 

/ Fabienne PASSAMENT. 2024 Atelier d'écriture d'après Olivia TAPIERO

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Comment la poésie est-elle devenue un nid ? 

Moi qui vivais dans la cage de la solitude, je cherchais les mots au dedans et au dehors. Je découpais des nuits et des journaux. D’années en années, je m’animais au printemps et chaque saison avait son ardeur propre, l’été surtout. Vacances de l’esprit. Repos de l’âme. Je m’étendais à l’ombre de mon ombre pour mieux m’élever. Je regardais mes pieds et ma démarche de poète, de ma hauteur et parfois en clignant des yeux. Alors oui, parfois aussi je perdais l’équilibre et mon temps. J’ai même perdu mes illusions et quelques plumes. Prises de bec. Je m’en balançais, je m’accrochais. Drôle d’oiseau. Un genre de sphynx ou de phœnix. Question de point de vue. Point final. 

Un soir j’ai reçu un coup au cœur. Lui aussi c’était un drôle de coco. Confidence pour confidence, de toi à moi, et de moi à lui, j’en oubliais momentanément le début de l’automne pour entonner mon chant et me découvrir sauvage. J’avais des ailes et le temps y était suspendu. Je susurrais tout d’abord avant de tout livrer. Oui un livre. Et c’était un livre ouvert, à cœur ouvert. Point de suture en poésie. Tout y était consigné et moi j’étais dedans, mot pour mot. En perspective. Un peu comme un journal ou un nid, ni dehors, ni dedans. Puis il s’est envolé, avec tout le reste. 

Moi qui vivais dans la cage de la solitude, j’y retournais alors pour maintenir le dialogue avec le silence. 

/ Fabienne PASSAMENT. 2024 Atelier d'écriture d'après Olivia TAPIERO

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La nuit glissait

Le crépuscule tombait brutalement  Sans se parer  Mais sans blessure  Ni aux genoux ni aux poignets  Pas de sang  Moite et presque noir 

Le soir Le crépuscule tombe  Et dans sa chute Un vertige Voltige  L’angoisse du silence Moite et presque noir A la gorge serrée  Mais sans blessure 

Le crépuscule du matin sera frais  Moite et presque noir  Avant le soleil relevé  Sans se parer  Ni aux genoux ni aux poignets Mais à gorge déployée Vestige  De la veille 

/ Fabienne PASSAMENT. 2024

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QUELQUES TRUCS BIEN. MARS 2024

Ces “Quelques trucs bien” s’inspirent directement des “3 trucs bien” de Fabienne Yvert, publié au Tripode. 

Pas 3 par jour pour ma part, mais une volonté régulière de gratitude et d’optimisme. 

  • Aller au dernier événement du printemps des poètes sous la pluie. Pleurer à chaudes larmes pendant le débat suivant la projection du film pourtant déjà vu. M’esquiver sur la pointe du cœur avant de retrouver les mots 
  • Fêter Pâques et les 19 ans de ma nièce, alors que mon petit Mateo goûte du chocolat 
  • Être surprise par la biche traversant devant moi de bon matin : émerveillement !
  • Aller au théâtre à l’improviste. Passer une soirée à compter les cercueils et chanter Julio Eglisias 
  • Retrouver mes anciens collègues de travail pour une soirée apéro. Partager des souvenirs et des tapas 
  • Manger des fruits de mer sur la plage 
  • Visiter un jardin méditerranéen avec vue sur la mer : promenade ensoleillée 
  • Papoter avec mon amie C. de choses légères et d’autres profondes. Se donner des nouvelles 
  • M’offrir un bouquin de poésie allant dans les sens de « trucs bien »
  • M’inscrire à un atelier d’écriture en ligne sur le conseil d’une des abonnés de mon blog 
  • Entendre le chant des oiseaux à l’aube 
  • Inscrire mon petit Mateo à une activité nautique 
  • Saluer la mésange qui vient me saluer de bon matin 
  • M’offrir des muscaris pour fleurir ma terrasse ce printemps 
  • Entrevoir une biche qui osait sortir du bois alors que la pluie venait tout juste de s’arrêter et que la forêt était calme. Rester surprise moi aussi 
  • Consoler ma sœur d’un chagrin d’amitié. Rassurer son cœur de maman 
  • Attendre la pluie avec l’alerte météo. Attendre aussi le soleil qui reviendra avec le printemps 
  • Déposer des affaires à Emmaus et me sentir plus légère de donner 
  • Faire le tri à la maison : ménage de printemps 
  • Débarrasser le terrain des déchets, trier bois, végétaux, plastiques et ferrailles 
  • Reprendre les tournées en camion pour aller à la déchèterie. Retrouver ma carte perdue depuis des années 
  • Faire des vocalises et presque une conversation avec mon petit Mateo 
  • Découvrir la montagne enneigée le matin après l’orage de la nuit 
  • Partager un week-end entre filles : sonorités 
  • M’émerveiller devant les tableaux de Mucha. Avoir les larmes aux yeux devant son engagement humaniste 
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Bignone

Bignone, allons voir si la pose Qui au jardin le recompose Son rôle de pampre au soleil,  Est bien pendue et décorée,   Emplie de ses fleurs colorées Et ses brins vautrés sur la treille.  Là ! voyez comme elle est tenace Bignone, elle a reçu l’audace,  La pergola boude ses gloires !   Ô vraie meurtrière Nature Puisque ces belles fleurs perdurent   En serpentins juste accessoires !  Donc, si vous me croyez, Bignone,  Tant pis si vos tiges couronnent  Ensemble à travers tout l’été,   Veuillez, veuillez tenir promesse : Comme assez de fleurs le délaissent  Et là retenir vos bouquets. 

/ Fabienne PASSAMENT. 2023 Pastiche de l'Ode à Cassandre. Ronsard. 1550

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Pomme de discorde

Enfer ou paradis, la saison de l’enfance  Est une parodie de celle bien après  Pour laquelle une vie ne nous fait jamais prêts : Besoins en impatience et désirs sans défense.

En faïence ou en fer, le temps nous fait offense Et c’est la dépendance qui saisit tout auprès De qui panse et compense à l’envi et l’exprès,  Quand s’efface l’alliance au devers de défiance. 

Si pressant soit le jour, mais si près soit le soir,  L’enfance est un temps court autant qu’est long l’espoir  Et les cyprès sont verts à toutes les saisons, 

Quitte à garder raison mais oublier le prix,  A perdre l’innocence aussi bien que l’esprit  Pour rester, pauvre pomme, au cœur de la maison. 

/ Fabienne PASSAMENT. 2023

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