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Bladerunner Inside

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Des infos et analyses qui vous feront redécouvrir ce film culte et tenter de comprendre ce que la notion d'être humain signifie dans Blade Runner, où commence et où s'arrête cette humanité chez des hommes qui la perdent, et chez des machines qui veulent en acquérir une. Toutes les semaines, un texte sera publié sur un élément scénaristique ou visuel du film. On s’interrogera bien si le héros est un être humain, ou bien si il est ce qu'il chasse, un Répliquant. On parlera du thème de la naissance, de l'amour et de la mort, des références à Descartes, Nietzsche ou Sartre. On analysera la partie d'échec, l’utilisation de la photo, du traitement de l'oeil ou des écrans comme autant d’indices d’humanité. A suivre sur https://twitter.com/BladeRunner2019
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L'oeil miroir de l'âme

Le test de Voight-Kampff

L'utilisation la plus significative de l'oeil dans le film est le test de Voight-Kampff. Cette machine, utilisée pour déterminer si un sujet testé est humain ou Répliquant, scrute les contractions de la pupille de l'oeil en fonction des réactions émotionnelles du sujet aux questions du blade runner. 

Les blade runners scrutent dans l'oeil et déterminent s'ils sont en présence ou non d'un Répliquant. 

Au tout début du film, le blade runner, Holden, teste un employé de la Tyrell Corporation, Leon, un des quatre Répliquants fugitifs    . 

Très vite, Leon réagit émotionnellement à une des questions, son oeil laissant transparaître sa qualité de Répliquant, l'oblige à tuer Holden et à s'échapper avant que le blade runner ait pu terminer son test.

Leon réagit en fait, lorsque Holden lui parle d'une tortue retournée sur sa carapace, livrée aux rayons brûlants du soleil. Sa réaction émotionnelle le trahissant et paradoxalement une réaction de grande sensibilité humaine, ou plutôt une réaction totalement animale, une réaction de peur face au danger, face à la mort.

Le deuxième test Voight-Kampff est réalisé par Deckard sur Rachael, une Répliquante expérimentale, assistante du docteur Tyrell. 

Contrairement à Léon, il faudra beaucoup plus de questions pour déterminer que Rachael est une Répliquante. C'est un modèle expérimental dôté d'une mémoire affective, celle de la nièce de Tyrell. Rachael réagit sur la question du chien bouilli.

La symbolique de l'oeil dans le décor

A plusieurs reprises le décor nous donne à voir une pupille:

Dès le départ de Gaff et Deckard en Spinner, l'écran de contrôle du véhicule nous donne à voir la schématisation du sommet de l'immeuble de la police, qui, on le verra quelques images plus tard, tranche tel un oeil dans la ville, au moment où les Spinner attérissent. Le poste de police est marqué dans sa représentation par un oeil.

A deux reprises, une vue de l'intérieur d'un tunnel est quasiment plus proche d'une image d'oeil que de l'idée que l'on peut se faire d'un tunnel. Ces deux scènes se situent juste après les meurtres de Chew et de Tyrell, scènes dans lesquelles l'oeil était déjà fortement présent. Deckard, dans ces tunnels, regarde l'enregistrement du test de Voight-Kampff sur l'oeil de Leon. 

Le regard souligné par le décor

De nombreuses lampes apparaissent dans le fond de l'image tout au long du film. Si l'on peut souvent considérer qu'elles sont là pour éclairer et faire partie du décor pesant du film, elles ont également un sens bien plus symbolique: ces lampes apparaissent comme des yeux de lumière perçant les ténèbres, pour souligner les " états d'âmes " des Répliquants.

Pris attend devant l'immeuble de J.F.Sebastian, enfouie sous un tas d'ordures. Sebastian la surprend, s'émeut du fait qu'elle soit perdue, apeurée et affamée, et l'invite chez lui. Pris, qui jusqu'ici affichait un air apeuré, change totalement de mine lorsqu'elle rentre dans l'immeuble de Sebastian: ses traits sont alors chargés d'agressivité et de victoire. A la fin de cette scène, Pris est seule à l'écran; le fond noir devant lequel elle se trouve est percé par les deux lampes du décor aux formes d'yeux menaçants. Celles-ci traduisent l'esprit malin de Pris.

Juste après que Deckard ait tué Zhora, Leon apparaît au loin, spectateur de la scène, en colère et abasourdi. Cet état est souligné par deux autres " lampes-yeux ", rondes, interloquées apparaissant derrière lui.

De même pour Roy, qui face à son créateur, Tyrell, aura le regard appuyé constamment derrière lui et sur sa gauche comme dans toutes les scènes précédemment décrites, par deux " flammes-yeux ", soulignant l'éclat de son esprit. 

Ces yeux-lampes apparaissent donc à chaque fois pour souligner une émotion forte d'un Répliquant.

Le rougeoiement de l'œil, symbole d’émotion

Un autre artifice cinématographique se rapportant à l'oeil est utilisé dans le film. Visuellement, Scott nous signifie les réactions émotionnelles des Répliquants par un rougeoiement de leurs pupilles.

Cet effet semble être sans aucun doute destiné au spectateur. Si ce rougeoiement faisait partie intégrale des réactions des Répliquants, l'usage du complexe test de Voight-Kampff serait alors sans intérêt.

La première utilisation de cet effet se passe lorsque Holden fait passer le test Voight-Kampff à Leon. Celui-ci réagit à la question concernant la tortue retournée au soleil. A cet instant la pupille des yeux de  Leon se dilate et s'illumine en rouge.

Afin de rendre cet effet plus évident et compréhensible, Scott l'utilise dans les yeux de la chouette Répliquante de la Tyrell Corporation. Présent dans ces immenses yeux, cet effet pourra être ensuite associé à l'état de Répliquant.

Ensuite, lors de la scène où Deckard teste Rachael, les yeux de celle-ci rougeoient au moment où Deckard lui parle d'un banquet où l'on sert du chien bouilli.

Lorsque Pris tente avec Roy de convaincre Sebastian, son air conquérant et satisfait est renforcé par le rougeoiement de ses yeux.

Deckard a les yeux qui se transforment quand il annonce à Rachael que quoiqu'il arrive il ne la tuera pas. Il commence à prendre conscience de l'amour qu'il a pour elle. 

Ridley Scott par cet effet nous précise que Deckard est un Répliquant, ou du moins, qu'il a décidé de le traiter comme tel.

Les yeux de Roy rougeoient au moment où il tue Tyrell.

Nous ne voyons alors pas la mort de Tyrell mais un plan de la chouette Répliquant dont l'oeil est rouge.

Ce coté obsessionnel sur la pupille, et l'utilisation de ce rougeoiement est aussi un ‘clin d’œil’ à HAL  l'ordinateur " humanisé " de 2001, l'Odyssée de l'espace (1968) de Stanley Kubrick, et que James Cameron utilisera à son tour dans Terminator en 1985.

 Modification de l'aspect de l'oeil

Après avoir convaincu Sebastian de le conduire chez Tyrell, Roy le remercie. Il lui précise avec un accent chinois loufoque:

" Nous sommes tellement contents que tu nous ais trouvés.

 A ce moment-là, Roy a les yeux masqués par une paire de lunettes représentant des faux yeux. Ces faux yeux sont bien à ce moment-là un faux miroir de ce qu'est Roy: Roy et Pris sont effectivement contents que Sebastian " les ait trouvés " (en fait ce sont Pris et Roy qui ont trouvé Sebastian), mais pour des raisons qu'ils masquent à Sebastian. Il est sacrifié pour le but que se sont donnés Pris et Roy.

 Lorsque Pris attend l'arrivé de Deckard dans l'appartement de Sebastian, elle adopte une attitude d'automate; elle s'immobilise totalement. Elle ne montre plus que le blanc de ses yeux, elle devient tel un automate.

 Tyrell, le " créateur ", le " dieu de la biomécanique ", possède des lunettes immenses, qui lui font paraître ses yeux plus gros, avoir un esprit plus grand.

La mutilation de l'oeil symbole de mort

Un autre usage symbolique des yeux apparaît lors du combat entre Roy et Chew, puis celui entre Leon et Deckard et lors du meurtre de Tyrell par Roy.

Avant la mort de Chew, Leon complice de Roy, s'amuse à poser des yeux synthétiques, création de Chew sur son épaule. Nous savons déjà Chew condamné.

Après la mort de Zhora, Leon attaque Deckard. Celui-ci lui dit:

" réveille-toi, il est l'heure de mourir.

 Réveillé, Deckard l'est évidemment, du moins physiquement. Cette injonction est ici d'ordre mental, Leon demandant à Deckard d'ouvrir les yeux sur la réalité, sur son inhumanité d'être humain traquant des êtres " non humains ". Et comme pour souligner ses propos par ses gestes, Leon tente de broyer les yeux de Deckard, pour bien lui signifier que ce réveil-là n'a pas besoin des yeux, mais bien d'âme. 

Rachael sauvera pourtant Deckard en tuant Leon d'un coup de feu derrière la tête, ressortant en un trou béant par son front, tel un troisième oeil laissant apparaître l'intérieur de son crâne.

 Plus tard dans le film, Roy " rencontre son créateur ", Tyrell. Et là aussi, Roy tue son créateur en enfonçant ses pouces dans ses yeux.

L'oeil, miroir de l'âme

Deux fois dans le film, Roy se réfère à des choses qu'il a vues dans sa vie, à sa mémoire.

La première fois est lors de l'interrogatoire de Chew le fabriquant d'yeux synthétiques. Alors que Chew clame sont incapacité à aider Roy:

"Je fais des yeux juste des yeux. Seulement ingénieur génétique d'yeux,...juste des yeux.

Roy lui lance:

" Chew, si seulement tu avais pu voir ce que j'ai vu avec tes yeux 

Phrase ô combien à double sens puisqu'" avec tes yeux " s'entend avec les yeux de Chew, qui aurait donc pu voir, acquérir une mémoire, une grandeur d'âme, ou bien avec les yeux de Roy fabriqués par Chew, et dans ce cas Roy parle de sa propre expérience.

Scott nous montre là, par l'intermédiaire de Roy, que l'humanité se crée par l'existence et l'expérience de chacun. 

Ce thème cher aux existentialistes est en fait plus à attribuer à Philip K. Dick, l'auteur de Do Androids Dream of Electric Sheep? (Les androides rêvent-ils de moutons électriques?), livre dont le scénario de Blade Runner est tiré, l'oeuvre de Dick étant baignée dans la philosophie existentialiste.

Roy dit à nouveau la même chose à la fin du film lorsqu'il meurt. Après avoir sauvé la vie de Deckard, il s'assoit et lui parle de sa vie:

" J'ai vu tant de choses que vous, humain, ne pourriez croire. 

Il décrit alors:

" De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons-C, briller dans l'ombre de la porte de Tannhauser. Tous ces moments vont se perdre dans le temps, comme les larmes dans la pluie.

Mais tout cela ne serait-il pas ce que nous avons vu au commencement du film? 

Lorsque nous voyons la vue panoramique de la ville de la première séquence, un bref plan d'un oeil en très gros plan envahit l'écran. La pupille de cet oeil relate des feux et des vaisseaux glissant sur la ville, une image qui pourrait correspondre à la description de Roy. 

 Ces choses qu'a vues Roy, sont dans sa mémoire, dans son expérience de vie. En plaçant ces scènes en début et fin de film et en entendant ses phrases dites par Roy, Ridley Scott nous offre la possibilité de voir à l'intérieur de la personnalité de Roy, de voir ces choses qui le rendent " plus humain que les humains " comme l'affiche la devise de la Tyrell Coorporation. Scott nous montre des instants qui composent son âme.

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Deckard, automate Descartien

Je pense, Sebastian, donc je suis.

Cette réplique de Pris ne peut qu'interpeller le spectateur attentif. Le célèbre "cogito ergo sum" de Descartes (René) nous permet alors d'appréhender Deckard (Rick) comme " l'homme qui doute ". Car tel est bien le parcours de Deckard, celui de l'homme sûr, qui peu à peu s'interroge, doute, et est amené à se redéfinir. Le nom même de Deckard s'en retrouve chargé d'une résonnance singulière.

Une relecture du Discours de la méthode de Descartes, nous permet de trouver un écho certain au regard de Blade Runner. La cinquième partie du Discours de la méthode traite de la théorie des animaux-automates. Les animaux, selon Descartes, sont des automates mis au point par Dieu. De merveilleux automates puisque leur créateur est infiniment habile et puissant, mais des automates quand même. Ils fonctionnent comme toute la nature, en transformant le mouvement que Dieu a mis en eux et qui leur permet de subsister pendant un certain temps avant leur mort. Leurs passions sont aussi des mécanismes corporels. Les animaux sont contents ou souffrent mais sans avoir conscience de ces affections. Les hommes aussi sont des machines, du moins les corps humains considérés sans l'âme.

Les Répliquants nous apparaissent bien ici comme les animaux-machines de Decartes. Le dieu qui les a mis au point est ici l'infiniment habile et puissant Tyrell. Celui-ci concède que ses créatures peuvent développer leurs propres émotions; Bryant dit:

Les concepteurs reconnaissent qu'après quelques années ils peuvent développer leurs propres réponses émotionnelles.

Ces émotions sont ici de l'ordre des " mécanismes corporels " de Descartes, et les Répliquants, suivant cette théorie, ne peuvent être considérés comme " humain ".

Selon Decartes, nos sensations ne sont ni stables ni fidèles au monde extérieur, c'est pour cela que nous devons douter. " Nos sens nous trompent quelque-fois. " affirme-t-il dans la quatrième partie du Discours de la méthode.

La geisha sans la licorne

Dans Blade Runner, les sens sont traités d'une manière toute particulière: Un panneau lumineux publicitaire représentant une femme japonaise revient plusieurs fois dans le film. Si deux fois ce panneau apparait en arrière plan dans l'image, comme simple décor de la ville, ses quatre autres utilisations semblent être chargées d'un sens bien différent. Dans les quatre cas, le panneau apparaît seul à l'écran, en plan large, placé tel un intertitre entre deux séquences. La place de ces quatre plans est également intéressante: ils coupent

 le film en quatre parties de durée équivalentes (6'43, 38'00, 1h07 et 1h26). Que représentent alors ces apparitions de cette japonaise? Il semble qu'elle illustre à chaque fois quatre des cinq sens humain:

  • le goût: lors de la première apparition elle mange un sushi. Durant le premier quart du film, de nombreuses situations illustrent également ce sens: Deckard au bar japonais, scènes où un personnage boit…  
  • l'odorat: lors de la deuxième apparition, une volute de fumée de cigarette passe devant son visage.
  • la vue: lors de sa troisième apparition, la japonaise fait un clin d'oeil.
  • l'ouie: lors de sa quatrième apparition, la japonaise chante. La séquence qui suit est celle où Deckard entre dans l'immeuble, puis dans l'appartement de Sebastian pour tuer Pris. Cette séquence ne comporte quasiment aucun dialogue, que des sons.

Quatre sens sont donc illustrés, un manque, le toucher. Vis à vis des Répliquants, il a effectivement un traitement spécial. Deux scènes sont a considérer.

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Dans la première, Roy et Leon sont chez Chew, le fabriquant d'yeux artificiels. Leon plonge sa main dans un bocal rempli d'azote liquide glacial contenant des yeux: Leon ne sent rien.

La deuxième scène est celle où Roy et Pris sont chez Sebastian. Pris plonge sa main dans un bocal contenant des oeufs dans de l'eau bouillante: Pris ne sent rien.

Les Répliquants fonctionnent donc sans ce " contact humain ". Nous passons donc de la non fiabilité des sens de Descartes à la phénoménologie du regard et du toucher de Sartre que nous détaillerons dans le chapitre sur les existentialistes.

  Citons enfin un dernier détail sur les sens: une des plus célèbres illustrations des cinq sens dans l'art est la fameuse série de tapisseries de la Dame à la licorne du quinzième siècle. Chacune des cinq tapisseries illustrent un des sens mis en scène autour d'une Dame et d'une licorne. Les publicités de Blade Runner seraient donc ici des tapisseries lumineuses de la " Geisha sans la licorne "! La licorne, animal mythique comme la chimère que nous retrouvons à nouveau chez Descartes lorsque celui-ci nous met à nouveau en garde sur l'aspect trompeur de nos sens et de notre imagination:

Nous pouvons bien imaginer distinctement une tête de lion entée sur le corps d'une chèvre, sans qu'il faille conclure pour cela qu'il ait au monde une chimère. " (Discours de la méthode quatrième partie).

Descartes estime que notre esprit peut-être toujours et seulement producteur de rêves, d'une illusion fondamentale qui nous condamnerait à l'apparence, à la relativité. L'hypothèse du rêve, cette idée que l'homme est peut-être entièrement dans l'illusion comme le rêveur, révèle le rôle ultime de la connaissance pour Descartes: c'est un rôle métaphysique.

Il n'est pas possible de ne pas évoquer ici le rêve que fait Deckard dans Blade Runner. Alors que Deckard est fatigué et un peu saoul, il fait un " rêve éveillé " comme nous le confirme Ridley Scott. C'est bien le rêve de la licorne qui l'amènera à envisager sa non-humanité, finalement confirmée par l'origami de Gaff.

Si la connaissance que nous pouvons avoir du monde est suspecte, alors c'est le sens même de l'existence de l'homme et de l'existence du monde qui est mis en cause. Cette perspective angoissante prend, dans les Méditations la figure du malin génie. Les maléfices du malin génie buttent sur le cogito:

Qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. " (René Descartes, Discours et Méditations, Deuxième méditation, op. cit., p.:180)

On peut imaginer que c'est ce que se dit Deckard en prenant l'origami en forme de licorne laissé par Gaff. Deckard a pris conscience tout au long du film qu'il était moins humain que ceux qu'il traquait. Le point culminant du parcours initiatique de Deckard est atteint lorsqu'il vient d'être sauvé par Roy sur les toits. Il a compris qu'être humain n'est pas seulement une question biologique mais plutôt une démarche; à partir de cet instant il va pouvoir redécouvrir son humanité.

Mais tout de suite après, l'origami laissé par le " malin génie " Gaff, lui confirme qu'il n'appartient pas à la caste des hommes de cette société. Deckard conserve tout de même tous les atouts pour, non plus redécouvrir, mais découvrir son humanité et la vivre.

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