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Antoine Fröhlich

@antoinefrohlich / antoinefrohlich.tumblr.com

antoinefrohlich@gmail.com
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Franz veut partir mais il n’y parvient pas - 3ème Âge “- Votre tour viendra, mademoiselle, dit-il. Oui, l’heure viendra où vous chercherez avidement, parmi tant d’autres aujourd’hui dédaignés, le dernier misérable mensonge pour vous aider à vivre et à mourir. J’ai vu des jeunesses plus insolentes que la vôtre, et elles ont fini par se rendre... elles se sont rendues corps et âme. - Est-il possible? fit-elle, en regardant le psychiatre avec une surprise indicible. Peut-on se rendre ? Il se mit à rire de façon si basse, si féroce, avec un tel désir de l’humilier qu’elle devint pourpre. [...] “ Comprenez moi, dit-elle. A qui se rend-on ? A qui rendrait-on son âme ? Je crois qu’on se refuse ou qu’on se donne, mais se rendre ? Sa voix s’épuisait de plus en plus, et s’éteignait sur ce dernier mot.” la joie, Georges Bernanos

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[...] - 1er Âge "Le chapitre de Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle fit ouvrir, dit-on, vers l'an 1450, le tombeau de Charlemagne. On trouva l'empereur assis dans une chaise dorée, tenant dans ses mains de squelette le livre des Évangiles écrit en lettres d'or ; devant lui étaient posés son sceptre et son bouclier d'or ; il avait au côté sa Joyeuse engainée dans un fourreau d'or. Il était revêtu des habits impériaux. Sur sa tête, qu'une chaîne d'or forçait à rester droite, était un suaire qui couvrait ce qui fut son visage et que surmontait une couronne. On toucha le fantôme ; il tomba en poussière." Mémoires d'outre-tombe, François-René de Chateaubriand

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[...] - 1er Âge “Maintenant, il savait qu'il y avait deux hommes en lui, il savait qu'il était, avant tout, ce Montag ignorant de tout et soupçonnant à peine sa propre sottise. Mais il savait qu'il était également ce vieillard qui lui avait parlé, qui lui parlait tandis que le métro filait d'un bout de la cité à l'autre dans un long bruit écœurant de succion. Dans les journées à venir et au cours des nuits sans lune ou illuminées d'une lune très brillante, le vieil homme lui parlerait, lui parlerait inlassablement, et ses paroles se déposeraient goutte par goutte, pierre par pierre, flocon par flocon. Son esprit, à la longue, finirait par déborder et il cesserait d'être Montag ; cela, le vieil homme le lui répétait, l'en assurait, le lui promettait. Il serait Montag + Faber, le feu + l'eau. Puis, un jour, quand l'alliage serait accompli, dans le silence, il n'y aurait plus ni feu ni eau, mais du vin. De deux éléments séparés, opposés, en naîtrait un troisième. Et un jour, il pourrait se retourner derrière lui et prendre conscience de sa sottise. Déjà maintenant, il se sentait partir pour ce long voyage, qui le détachait, l'emportait loin de ce qu'il avait été.” Fahreinheit 451, Ray Bradbury

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" Chasse aux trésors " - 1er Âge "... quelqu'un de solitaire qui cherche un moyen de se rapprocher des autres. D'une certaine façon, c'est l'exact contraire du rêve américain : devenir si riche que l'on peut s'élever au-dessus de la populace, tous ces gens sur l'autoroute ou, pire, dans le bus. Ce rêve, c'est une vaste demeure isolée, quelque part. [...] Un superbe nid douillet, loin de tout, où vous invitez les simples mortels que vous choisissez. Un environnement que vous êtes capable de contrôler, sans conflits ni souffrances. Dont vous êtes le maître." Le Festival de la couille et autres histoires vraies, Chuck Palahniuk

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Des inquiets” - 1er Âge “Et il n’y avait pas à espérer un meilleur état de choses. Elle connaissait, au contraire, à plusieurs signes, que les affaires ne feraient qu’empirer. A Nanterre, une femme avait accouché d’un enfant à tête de vipère ; la foudre était tombée sur l’église de Rueil et avait fondu la croix du clocher ; on avait aperçu un loup-garou dans le bois de Chaville. Des hommes masqués empoisonnaient les sources et jetaient dans l’air des poudres qui donnaient des maladies...” Les dieux ont soifs, Anatole France

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“Papiers découpés & feuilles de brouillon” “Tu n’es pas particulièrement fort, ni rapide ni brillant ; ne te fais donc pas d’illusions. Mais tu acquerras la ténacité nécessaire pour abattre à l’usure ceux qui seront plus forts, plus rapides ou plus brillants que toi. Et cela représente davantage un danger pour toi que pour les autres.” L’Apprenti assassin, Robin Hobb

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“Aubin et Orlogne” - 2ème Âge “Vers cette même époque mourait par ailleurs un homme, prince parmi les poètes - en prison peut-être, ou peut-être aux galères, nul ne le sait -, qui, lui, était tout sauf princier : François Villon. S’ils s’étaient rencontrés, sans doute Louis et Villon se fussent-ils très bien entendus. Tous deux savaient distinguer la proie de l’ombre ; leur insolent sens de l’humour leur valut à l’un ou à l’autre d’incessantes difficultés ; et plutôt que de se plier aux usages et aux lois de son temps, chacun d’eux vécut à sa façon la vie pour laquelle il sentait avoir été conçu.” Louis XI, Paul Murray Kendall

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Quelques client de l’hôtel du Phénix Bleu de Pierre, (celui où réside Mr.Yabary) - 4ème Âge “- Très curieux, observa le consul ; songer que certaines existences sont d’avance tracées, tandis que d’autres varient selon les années et parfois les jours... [...] je veux dire un homme qui n’a sur le problème de la naissance et des classes aucun préjugé, connaît des hauts et des bas continuels ! Si vous et vos camarades doutiez de l’abîme dans lequel j’ai plongé, aucun de vous n’aurait accepté de jouer à la même table que moi.” Les dernières cartes, Arthur Schnitzler

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Quelques membres de la Bougre-Bande - 3ème & 4ème Âge “ “I AM WHAT I AM.” C’est la dernière offrande du marketing au monde, le stade ultime de l’évolution publicitaire, en avant, tellement en avant de toutes les exhortations à être différent, à être soi-même et à boire Pepsi. Des décennies de concepts pour en arriver là, à la pure tautologie. JE = JE. [...] Plus je veux être Moi, plus j’ai le sentiment d’un vide. Plus je m’exprime, plus je me taris. Plus je me cours après, plus je suis fatiguée. Je tiens, tu tiens, nous tenons notre Moi comme un guichet fastidieux. Nous sommes devenus les représentants de nous-mêmes - cet étrange commerce, les garants d’une personnalisation qui a tout l’air à la fin, d’une amputation. Nous assurons jusqu’à la ruine, avec une maladresse plus ou moins déguisée. En attendant, je gère. La quête de soi, mon blog, mon appart, les dernières conneries à la mode, les histoires de couple, de cul... Ce qu’il faut de prothèses pour faire tenir un Moi ! [...] “CE QUE JE SUIS” alors ? Traversé depuis l’enfance de flux de lait, d’odeurs, d’histoires, de sons, d’affections, de comptines, de substances, de gestes, d’idées, d’impressions, de regards, de chants et de bouffe. Ce que je suis ? Lié de toutes parts à des lieux, des souffrances, des ancêtres, des amis, des amours, des événements, des langues, des souvenirs, à toutes sortes de choses qui, de toute évidence, ne sont pas moi. Tout ce qui m’attache au monde, tous les liens qui me constituent, toutes les forces qui me peuplent ne tissent pas une identité, comme on m’incite à la brandir, mais une existence, singulière, commune, vivante, et d’où émerge par endroits, par moments, cet être qui dit “je”. Notre sentiment d’inconsistance n’est que l’effet de cette bête croyance dans la permanence du Moi, et du peu de soin que nous accordons à ce qui nous fait.” L’insurrection qui vient, comité invisible

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Certains textes, inscrits sur certaines tablettes que l’on dit brisées, témoigneraient d’une promesse perdue dans des bouches qui grincent - 1er Âge “J’ai conté au passé, et parfois le présent, dans les instants mouvementés, s’emparait de ma main. Mais voici, ô futur, que j’enfourche ton cheval ! Quels nouveaux étendards brandis-tu vers moi, au faîte des tours de cités point encore fondées ? Quels torrents dévastateurs vont rouler des châteaux et des jardins que j’aimais ? Quels âges d’or imprévisibles apprêtes-tu, ô toi mal gouverné, toi, fourrier de trésors payés d’un prix si cher, toi mon royaume à conquérir, futur...” Le chevalier inexistant, Italo Calvino

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Alchimie - 2ème Âge “Mille années sans production poétique ou littéraire digne de ce nom, est-ce concevable ? Mille années vécues par l’homme sans qu’il ait rien exprimé de beau, de profond, de grand sur lui-même ? A qui le ferait-on croire ? On l’a pourtant fait croire à ces gens intelligents que nous sommes, nous autres Français, et cela pendant près de quatre cents ans. [...] Dans les lettres comme dans les arts, il semble que les populations, libérées du joug romain, retrouvent spontanément l’originalité qu’elles n’avaient en réalité jamais perdue. A la culture classique, disparue avec l’enseignement, la magistrature, en bref les cadres romains, succède une culture nouvelle qui ne doit rien aux canons académiques. Il est rare que les historiens se soient résignés à y discerner la veine celtique et sa prodigieuse faculté d’invention verbale ou formelle : pourtant il nous semble difficile de nier, en Gaule et en Espagne comme en Irlande ou en Grande-Bretagne, l’origine de ce souffle qui partout suscite le renouvellement : goût de l’énigme, jeu de verbe et d’assonances dont la parenté est indéniable avec ses rinceaux, ses entrelacs, cette profusion lyrique que l’on retrouve aussi dans l’art même du temps. [...] Il faudra bien un jour ou l’autre se décider à admettre l’origine commune de ces diverses formes d’expression dans l’Occident d’alors.” Pour en finir avec le Moyen Age, Régine Pernoud

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Deux éclaireurs - 4ème Âge “Je suis sans rancune envers les hommes de la défaite et de l'armistice de 40. Je comprends fort bien ceux qui avaient refusé de suivre De Gaulle. Ils étaient trop installés dans leurs meubles, qu'ils appelaient la condition humaine. Ils avaient appris et ils enseignaient « la sagesse », cette camomille empoisonnée que l'habitude de vivre verse peu à peu dans notre gosier, avec son goût doucereux d'humilité, de renoncement et d'acceptation. Lettrés, pensifs, rêveurs, subtils, cultivés, sceptiques, bien nés, bien élevés, férus d'humanités, au fond d'eux-mêmes secrètement, ils avaient toujours su que l'humain était une tentation impossible et ils avaient donc accueilli la victoire d'Hitler comme allant de soi. À l'évidence de notre servitude biologique et métaphysique, ils avaient accepté tout naturellement de donner un prolongement politique et social. J'irai même plus loin, sans vouloir insulter personne: ils avaient raison, et cela seul eût dû suffire à les mettre en garde.Ils avaient raison, dans le sens de l'habileté, de la prudence, du refus de l'aventure, de l'épingle du jeu, dans le sens qui eût évité à Jésus de mourir sur la croix, à Van Gogh de peindre, à mon Morel, de défendre ses éléphants, aux Français d'être fusillés, et qui eût uni dans le même néant, en les empêchant de naître, les cathédrales et les musées, les empires et les civilisations.” La promesse de l’aube, Romain Gary

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Son secret dans son regard - 4ème Âge

“- Votre vie, à vous les hommes, reprit l’ange, est bien misérable et pleine de soucis. Pourquoi la chargez-vous du poids de l’amour, qui trouble vos sens et attriste votre cœur ? Le grand rabbin sourit et leva les yeux vers l’ange qui connaissait les chemins et les sentiers secrets du monde supérieur mais avait oublié ceux qui conduisent au cœur de l’homme.” La nuit sous le pont de pierre, Leo Perutz

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Écriture, lecture, réécriture - 4ème Âge

“Moi, j’étais mariée avec mon métier, par obligation. Parce que dans le fond, quand j’ai quitté ma maison du Midi, eh bien j’aurais cent fois préféré rester là-bas, dans mon jardin avec le chien, le chat, l’âne, etc. plutôt que de venir à Paris.” Entretien de Raymone Duchâteau avec Michel Bory, (Archives de La Radio Suisse Romande)

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Dans Kabddah, se cachent des groupes, des sectes, des guildes, des associations, des gangs, des clans, des sociétés secrètes, etc - 3ème Âge “S’enfuir très loin, refaire sa vie sous un autre ciel, évidemment telle fut sa première pensée, car de tels hommes ne perdent pas leur temps à regretter le passé ; c’est toujours vers l’avenir que s’orientent toutes leur facultés, avec la confiance et l’inépuisable espoir, richesses fécondes des hommes d’action qui balaient tous les vains regrets” Abdi, l’homme à la main coupée, Henry de Monfreid

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