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Réflexions écrites et criées sur la santé mentale

@maladementhaleau-blog / maladementhaleau-blog.tumblr.com

Depression, trouble bipolaire et borderline.
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Long time no see.

Ca fait quoi, un an que je n’ai pas posté ici?

J’ai des excuses, hein. Plein. Comme la réalisation en juin dernier que mes problèmes psys n’étaient pas tout à fait ceux que je croyais, donc bon, la ligne éditoriale de ce site n’était plus tellement adaptée. La version courte: dépression/dysthymie oui, trouble bipolaire, non. A la place, HQI & TDAH. “Zèbre”, quoi. Du coup, changement d’optique et de traitement en septembre, et arrêt des anti-dépresseurs depuis janvier.

A la place, du Concerta(Ritaline), qui est un autre genre de tannée.

Et, depuis septembre, espoir, compréhension, on baigne dans la joie, tout ça.

Si j’avais su, je me serais abstenu, parce que la c’est la descente, et ça ressemble plus à un crash. “Aplatis comme de vieilles pizzas lâchées d’un Soyouz en détresse”, chante le dernier poète.

J’ai besoin d’écrire un peu, et sur un support qui me permet de m’étaler. Sur ce sujet, les limites de twitter ne me conviennent pas.

Donc, si j’arrive a faire ce que j’ai envie de faire, vous devriez avoir un peu de lecture par ici dans les jours/semaines qui viennent.

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L’ennui.

L’ennui profond et total, voila l’ennemi, quand on est hospitalisé, en psychiatrie et ailleurs. Une vie à l’organisation carcérale dans son rythme, ses contraintes, ses privations arbitraires de liberté.

Hé oui, la vie en HP pourrait aussi bien être réglée sur un ensemble de sonneries automatiques.. Réveil/prise des médicaments du matin/prise des constantes vers 7h30, petit déjeuner vers 8h30, déjeuner à midi, souper à 18h45, médicaments du soir à 21h45. L’environnement est morne: peintures écaillées, pelouses desséchées, lits qui grincent, une salle commune avec une longue tablée formica, 4 fauteuils, une télé que ma grand-mère a du posséder, une radio bloquée sur FIP (bon, ça au moins, y’a pire, quoi), un scrabble et quelques livres éparts. Et les convois de poubelles, tirés par des voiturettes de golf, qui passent toute la journée juste en bas des fenêtres, dans un bruit d’enfer.

Et entre ces moments qui rythment la journée? Répooooonse, rien. Rien, rien rien. Je suis la depuis 15 jours, et le seul examen que j’ai passé est une prise de sang. Rien a faire, rien a attendre sauf de rares visites, parfois je vois l’interne, une fois par semaine la chef de clinique associée, tout cela pour ne pas faire évoluer mon traitement. Qu’est-ce que je fous la? J’en sais rien. L’ennui. L’ennui, l’ennui, l’ennui.

Rien d’autre à faire que tourner en rond, dormir, ruminer. En chambre individuelle je pouvais au moins jouer/mater des films, mais maintenant que je suis retourné en chambre double, même ça c’est compliqué.

C’est dans ces moments la que je me dis qu’une lobotomie ça serait bien cool en fait.

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Bon bah c'est confirmé

Ce sera donc une hospitalisation de 2/3 semaines -au moins-, très prochainement, au service psychiatrie adulte de la Pitié Salpetriere.

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Après avoir passé pas mal de temps en hospitalisation complète en Clinique pour réussir à stabiliser mon humeur via différentes tentatives de traitement, j'ai dû aller en Hospitalisation de Jour (HDJ) et en Hospitalisation de Nuit (HDN) pendant environ deux mois.

Le but de la manœuvre étant de...

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Des hauts et des bas

Le début de mes vacances a été, comment dire, enfin, il n’a pas très bien commencé, puisque pendant les deux jours avant de prendre l’avion pour Lisbonne, et un jour après, j’étais partagé entre une envie pressante de me jeter par la fenêtre, et le constat que mon traitement -quoique de cheval- ne donnait pas satisfaction et peut-être devrais-je me faire hospitaliser de suite. Ou disparaître dans un trou pour y crever discrètement, sans déranger personne.

 Je vis toujours aussi mal le rejet, fut-il twitteresque, fut-il de gens que je n’ai jamais rencontré. Pitoyable, hein? (il m’a fallu une minute pour retrouver “pitoyable”, je commence à m’inquiéter sérieusement de ma mémoire/ma confusion mentale/je ne sais pas/je ne sais plus).

Oui, pitoyable, mais bon, twitter, c’est un peu ma seule vie sociale, donc je n’’arrive pas trop à éviter de m’investir un minimum dedans. Oui, ce n’est pas fait pour ça. Mais bon, je n’ai rien d’autre. Fuck.

Bon, le reste des vacances s’est mieux passé, une fois que je me suis remis (un peu, pas complètement, hein, spour ça que vous n’aurez pas remarqué que je boude sur twitter) de mes blessures (narcissiques), c’est toujours ça. Et je crois même avoir perdu du poids, à force de marcher et de manger raisonnablement, je ne peux donc plus accuser le Depamide de me faire enfler.

La reprise, bon. Pour l’instant ça va, mais je me demande si le psy va faire ce qu’il a dit et m’envoyer en HP d’ici pas longtemps du tout, dans une unité spécialisée “dépressions résistantes” pour un suivi intensif de quelques semaines et des médicaments plus agressifs. 

Avantages: 

  • personne n’a jamais pris du poids sur de la bouffe d’hôpital.
  • pt’et ça va marcher? (ahahah)

Désavantages:

  • heuuuu, z’avez déjà fait un tour en hôpital psychiatrique? Ce genre d’endroit n’est guère riant, et les liens sociaux y sont un peu compliqués.
  • la bouffe, non mais sérieusement, la bouffe.
  • le cafard.

Enfin. Voila, et j’ajoute juste que Lisbonne c’est très joli et que je m’installerais bien la bas.

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Un petit texte

écrit il y a environ un an. Les choses ont changé depuis, mais pas forcément beaucoup non plus.

J'ai entrepris d’arrêter de vivre. Je crois bien que c'est de nager dans le bonheur chimique made in Deroxat qui m'y a décidé. Bénéficiant d'une humeur d'un égal quasi inoxydable, j'ai donc commencé par arrêter de fumer. Depuis le temps qu'on me tannait, je n'ai reçu que des encouragements et des applaudissements. Ensuite, j'ai arrêté de boire. Comme ça, brusquement, sans prévenir. De toute façon, je buvais trop, s'pas? Pas encore alcoolique, mais consommateur excessif, ça aurait pu en prendre le chemin. Et ça ne fait pas forcément très bon ménage avec les antidépresseurs. Sans oublier que ça a tendance à coûter un poil cher des qu'on veut boire avec des gens, et un peu longtemps. La aussi, je n'ai eu que des encouragements. Il y a bien eu une entorse, j'ai fait une incartade, une bouteille de vin un soir, mais bon, les urgences ça me colle un cafard monstre, surtout quand c'est pour mes gosses. Avant, et après, pas une goûte, même du bon pif de beau-papa. Bon, du coup, ayant perdu mes deux principaux mécanismes de socialisation, je ne sors plus et globalement ne vois plus personne. Limite un feature. 

Baiser, ça a été le plus facile. J'avais arrêté de baiser ailleurs depuis un bout de temps, et maintenant, je ne jouis plus qu'une fois sur vingt. Et non seulement je ne jouis plus tellement souvent, mais en plus, ça ne m'attire plus. Ben oui, un gros travail de façonnement depuis quelques temps, à base de punition négative, et de méthode Coué. Ça fait maintenant un bout de temps que je ne vois plus l’intérêt de me fatiguer et d'y perdre un temps qui aurait été autrement mieux employé à dormir, par exemple. Bon, la, il y a eu des récriminations, mais comme ça fait partie des effets secondaires possibles du Deroxat, la pilule est passée, si je puis dire. Ne nous attardons pas sur le fait que le Deroxat c'est depuis 5 mois, alors que la libido en chute libre, c'est depuis 2 ans. On dirait que j'ai arrêté de lire, aussi. Ça, ce n'était pas fait exprès, mais ça ne me dérange pas trop: je n'ai absolument plus de place pour de nouveaux livres, ils sont déjà rangés sur deux épaisseurs. En temps normal, je relis beaucoup, mais la.. Non, je n'y arrive pas. Enfin, mon PC est mort, et je ne compte pas le remplacer: voilà une excellente occasion d’arrêter de jouer, et d’arrêter de regarder des séries et films. 

Doivent encore disparaître, je crois, la politique, le smartphone, ainsi que les réseaux sociaux, mails, et diverses messageries instantanées. Ça viendra, ça viendra. Mais pas ce soir, ce soir je me couche à 21h, tendant tranquillement vers l'apatheia, sans passions, sans vices, sans colères, sans besoins de validations externes, métro/boulot/dodo jusqu'à la mort de mon dernier neurone, et surtout, ayant renoncé à beaucoup, sans béances, manques et souffrances.

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La dépression, c’est

paradoxalement, être presque joyeux à l’idée de peut-être passer deux ou trois semaines en hôpital psychiatrique.

Ce n’est pas si paradoxal, en fait: être hospitalisé, en HP ou ailleurs, c’est quelque part une parenthèse, disparaître dans un trou pour la durée du séjour. Et disparaître, d’une façon ou d’une autre, c’est une envie qui me tenaille depuis longtemps.

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L’anhédonie

c’est quand même le porn m’emmerde. Que l’idée de bander me fatigue. Que baiser me laisse froid: c’est beaucoup d’effort pour pas grand chose. Why bother? Par obligation, essentiellement.

C’est quand l’idée de voir des gens chouettes (dont toi, chère lectrice/cher lecteur) n’arrive pas à me sortir de mon apathie. Pourquoi faire? De toute façon, même si j’avais envie, il y aurait probablement une tuile au dernier moment.

Meh.

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La tristesse, ça peut aussi..

être du délire, au sens clinique du terme, ie, une perturbation globale de la pensée. Il s’agit le plus souvent de délires d’interprétation ou d’invention, comme dans l’exemple cité par Sapolsky précédemment.

C’est une composante intégrale de l’épisode dépressif, à des degrés divers, il est facilement conceptualisé par les “lunettes pour voir la vie en noir”, ou “le verre à moitié vide”.

On a tous des peurs, des insécurités, des “est-ce que j’ai un gros cul/une petite bite”, des “mais je suis pas drôle/hyper chiant/relou” qu’on gère comme on peut. En dépression, ça peut prendre des proportions délirantes, ou le moindre signe sera interprété, monté en épingle pendant des heures voire des jours, pour en arriver à l’inévitable conclusion que, oui, of course, on est bien la dernière des merdes.

Mes insécurités à moi sont surtout sociales, du registre de la timidité, de la peur de déranger, de m’incruster, de la peur de retourner au collège ou on riait derrière mon dos, d’être un loser. Du coup, quand je vois passer, sur twitter par exemple, une invitation ouverte du type “qui veut aller boire un verre?/voir un film/promener mon perroquet avec moi?”, ma pensée par défaut, ma “croyance”, comme on dit, est que cette invitation est un subtweet dirigé vers quelqu’un de précis (qui n’est pas moi) ou bien un subtweet dirigé vers “tout le monde sauf moi”, parce que bon, soyons sérieux deux secondes, hein, QUI voudrait me voir MOI, hein, AHAHAHAHAHAH elle est bien bonne celle la.

Autant dire que je ne réponds pas souvent à ce genre d’invitations ouvertes. Et que ça me rend triste.

(Les invitations qui m’étaient explicitement destinées, c’est autre chose, on en parlera aussi.)

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La tristesse, c’est..

C’est d’aller faire une course rapide et de croiser en bas de chez moi, dans la galerie commerciale miteuse, un jeune homme en train de fumer.

C’est de le revoir en revenant, de répondre gentiment et poliment à des phrases qu’on ne comprend pas, puis de comprendre enfin qu’il me propose un coup à boire dans sa bouteille en plastique, “c’est de la bonne tise monsieur”, “c’est mon anniversaire aujourd’hui”.

C’est de me dire que sans ce filet de sécurité que j’effiloche chaque jour un peu plus à force d’en avoir besoin, moi aussi je pourrais bien l’an prochain “fêter” mon anniversaire à picoler tout seul dans la rue.

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Abilify

Le troisième médicament que je prend, à dose très réduite, est l’Abilify. Il s’agit d’un antipsychotique, qui est connu pour avoir aussi des effets sur la dopamine. Ça tombe bien, j’ai un problème de dopamine. Donc, Abilify. Comme mentionné précédemment, ça me fait trembler velu, ce qui est moyen agréable. Je m’accroche malgré tout, histoire de ne pas renoncer trop vite à un médicament qui pourrait m’aider, mais bon. La médiocrité des effets constatés (un léger mieux coté libido, et.. c’est tout) n’incite pas tellement à la persévérance.

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Dépression - Anhédonie

Il est temps de quitter un peu les généralités, pour rentrer dans le vif du sujet, ie, moi.

L’anhédonie, l’incapacité a éprouver du plaisir ou de la joie, l’incapacité a apprécier un coucher de soleil, comme dit Sapolsky.

Quoi que je fasse, je ne ressens pas grand chose. Je lis un bon livre? Je suis un peu content, mais sans plus. Une bonne bouffe? Mouais. Une bonne baise? Pourquoi pas, mais c’est quand même fatiguant pour ce que c’est, hein. Du coup, l’anhédonie va avec l’absence d’envie. L’absence d’envie de se faire plaisir, vu que rien ne fait vraiment plaisir. Et l’absence d’envie de se faire plaisir entraîne l’absence de plaisir, par simple renoncement aux occasions de joie et de plaisir. Ainsi est fermée la première boucle de rétroaction.

Dans les désordres chimiques du cerveau relatifs à ma dépression, il y a un dysfonctionnement majeur du circuit de la récompense, de la dopamine.

Qu’est ce qui joue directement sur la dopamine?

  • La coke.
  • L’alcool.
  • Certains médicaments.

Perso, j’ai une propension bien établie à l’auto-médication à l’alcool. J’ai arrêté brutalement il y a quelques mois, je commence à reprendre, mais je vais ré-arrêter parce que je ne veux pas que ça interfère avec mon traitement.

Du coup, on fait quoi pour réamorcer cette pompe à dopamine? Dans mon cas, deux approches simultanées: 

  • un médicament, l’Abilify
  • une thérapie comportementale cognitive

L’Abilify, un antipsychotique aux doses thérapeutiques, ne me réussit pas vraiment. Je passe la moitié de mon temps d’éveil avec les mains qui tremblent comme celles d’un parkinsonien, ce n’est ni agréable, ni rassurant.

La TCC ne fait que commencer, je ne peux pas me prononcer sur son efficacité, mais je sais déjà une chose: elle va être nettement compliquée par les pulsions hypomaniaques qui me prennent régulièrement. 

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And I’m just so thankful, because it was the light that showed me to keep trying, basically.

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Depression - 1

La dépression, qu’est ce que c’est?

Pour reprendre le résumé de Sapolsky -son exposé complet est la-,

 la dépression est dérèglement biochimique avec un composant génétique et des traumas précoces, qui fait qu’on ne peut apprécier un coucher de soleil.

Cet exposé est long, mais je recommande le visionnage de cette video aux gens qui ne connaissent que peu -ou mal- la dépression, maladie aussi réelle que le diabète ou le cancer, et dans laquelle Robert Sapolsky essaie de démontrer qu’en plus d’être endémique, c’est l’une des pires maladies qu’on puisse avoir.

Ses principaux symptômes sont:

  • - l’anhédonie, l’impossibilité à éprouver du plaisir
  • - la tristesse et la culpabilité, qui peuvent prendre des proportions cliniquement délirantes
  • - automutilation, suicide
  • - ralentissement psychomoteur: le moindre effort physique, la moindre activité, deviennent épuisants physiquement
  • - des symptômes végétatifs, qui sont la meilleure illustration du caractère biologique de la maladie; perte d’appetit, troubles du sommeil, hormones de stress.
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Depamide

Un ajout récent à ma pharmacopée, en dose de cheval (3 le matin, 3 le soir). J’ai commencé à en prendre il y a quelques mois, avec mon psy d’avant. Le nouveau à trouvé que c’était une bonne idée, donc on a triplé puis encore doublé la dose. C’est un thymoregulateur, un régulateur d’humeur. Dans mon cas, il sert à maîtriser ma labilité émotionnelle, notamment vers la colère. Cette instabilité à été révélée par les traitements antidépresseurs. Avant, j’étais trop bas pour ressentir ce genre d’emotions.

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Fluoxetine.

Fluoxetine, le nom du principe actif du Prozac. Antidepresseur, ISRS (SSRI en anglais), inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine. 3 comprimés tous les matinks, depuis quelques mois. Avant, c’était 1 par mois. Encore avant, c’était 1 par mois plus de la venlafaxine, un IRSN, qui marche sur la sérotonine et la noradrénaline. La venlafaxine est particulièrement efficace chez moi, ie psycho-stimulante, mais elle affecte négativement ma prostate, ce qui a des effets secondaires très négatifs sur ma vie sexuelle. Déjà qu’elle était pas bien terrible, hein…

Encore avant, j’ai enchaîné 4 ou 5 molécules différentes, juste pour le côté antidépresseurs. La fluoxetine, donc. Probablement la molécule qui me réussit le mieux à ce jour. Pas d’effet secondaire notable, et une efficacité acceptable, peut-être.

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