The Sin Eater

[ID: There are 9 images, spread 3 by 3. Top left is the image of bare trees with some yellow leaves and some light fog. Top middle is a cabin in the middle of the forest in autumn The cabin is made of dark wood, with a porch and a bench under it. Top right image is a view of a road with a truck on it. The road is in the middle of the woods, the trees are a mix of evergreen and trees with orange and yellow leaves. Second row left is a foggy road on top of a grave. A tree extends its branches over the grave. Second row middle is a black background with written in white The Sin Eater. Second row right is a picture of a tall bridge over rushing waters. Bottom left is a the silhouette of a man walking in a dark forest. There’s blue mist behind and around him. Bottom middle is a large river at sunset. Bottom right is a man, his face looking right, on the other side of a rain-stained window. end ID]

WIP intro: The Sin Eater

Tag-list: @pe-ersona​ @dahladahlabills​ @selenthediscountvamp​ @sunshineomeara @blindthewind​ - just ask to be included or removed to the list!

2023 (fr-en)

Mes plans de 2022:

Je voulais écrire des petites histoires et les publier chaque mois et je l'ai fait !

Malheureusement, il y a beaucoup de choses que je n'ai pas faites. Je devais éditer le premier jet (voire même jet 0) de mon histoire Le Mangeur de Péchés, mais ça me prend bien plus de temps que je ne pensais que ça me prendrait (pour être honnête, ça n'a pas été l'année idéale pour se concentrer...)

Si je me souviens bien, je voulais aussi faire des présentations de mes personnages mais j'ai été complètement paralysée par le "Mais est-ce qu'ils vont aimer mes amis??", donc, pas idéal.

En conclusion:

Ben, ça a été une année longue et bizarre. J'ai fait quelques trucs, je n'en ai pas fait d'autres. J'ai voulu discuter ou rencontré d'autres auteurs pour promouvoir un peu leurs travaux, mais je ne sais pas vraiment si j'ai réussi.

EN 2023:

Je ne m'étais pas mis la pression l'année dernière, je crois que je vais encore moins me la mettre cette année !

Je n'ai pas de plans précis, je crois que ma seule règle va être la suivante:

Les jours pairs, je travaille sur mes plus longs projets, que ce soit Le mangeur de péchés, Si Notre Vie Devait Se Terminer ou d'autres projets sans noms...

Et les jours impairs, je travaille sur mes projets les plus courts, comme mes petites histoires...

Qu'à priori je continuerai à poster une fois par mois, histoire au moins d'être un peu présente ici !

Et toi, c'est quoi, tes plans?

My plans for 2022:

I wanted to write prompts and publish them each month, which I did !

Sadly, there's a lot I didn't do ! I was supposed to edit the first (very rough) draft of my story The Sin Eater, but it's taking way longer than I thought it would be... (although, to be fair, things were not ideal this year for focus...)

I remember that I also wanted to make character introductions, but I've been paralyzed by "but will they like my friends??" so again, not ideal.

In conclusion:

Well, that was a long and weird year. Did some stuff, didn't do others. Wanted to reach out to other writers and promote more of their works but I don't really know if I've succeeded.

IN 2023:

I didn't stress about it last year, I'll even stress less about it this next year !

I don't have a particular plan, I think my only rule will be as follow :

On even days, I'll work on my longer projects, like The Sin Eater or If This Life Of Ours Has To End or some other nameless projects...

And on odd days, I'll work on my shorter projects, like my prompts...

That I'll continue to post once a month, in order to be at least a bit on here !

And you, what are you going to do?

La planète

Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2

Ben avait le regard nerveux et rapide sur tout ce qui bougeait. La petite Jenny faisait des croquis du paysage dans son carnet, la tête cassée en deux vers ses genoux. Elle fredonnait même et Lena se demandait si elle était vraiment aussi nonchalante qu’elle paraissait.

-Moins vite !, souffle Ben, sa voix perçante irritant les deux passagères.

Elles échangent un regard, Lena se mord la lèvre pour ne pas lui répondre qu’elle ne peut rien faire contre le courant. Elle remonte tout de même les rames dans la petite embarcation et ils se laissent porter par la rivière sombre.

Une odeur saumâtre, dérangeante et envahissante monte jusqu’à eux. Lena sait qu’il y a quelque chose dans l’eau, quelque chose de gros et possiblement dangereux. Elle le sent dans les vibrations de l’eau, dans une pression familière dans le bas de sa nuque. Elle n’en dit pas un mot, ceci dit, ne voulant pas inquiéter les autres et en particulier Ben.

Avec suffisamment de chance, ils seraient sortis de la rivière souterraine avant que quelque chose ne leur arrive. Juste au cas où, elle touche sa poche, le poids de l’arme réconfortante contre sa hanche.

Jenny tient son fusain, la faible lumière de sa torche l’éclairant à peine. Ben fait bouger sa torche dans tous les sens comme si voir quelque chose allait vraiment l’aider à se défendre.

Les poils de la nuque de Lena se dressent et elle retient son souffle, laissant sa main agripper la poignée du couteau. Jenny relève la tête, leurs regards se croisent et elle range lentement son carnet dans une poche intérieure de sa veste, sa main allant dans la direction d’une des rames.

Ben remarque le changement d’atmosphère et vient s’asseoir à côté de Jenny, essayant de prendre le moins de place possible.

Une minute se passe dans un silence oppressant et Lena est tellement concentrée sur un bruit plus animalier qu’elle ne remarque pas tout de suite le rugissement de la rivière qui s’accroît. Ben laisse échapper un juron et, pour une fois, Jenny et Lena sont complètement d’accords.

-Accrochez-vous !, jette rapidement cette dernière alors que le tumulte de l’eau les entraîne bien trop rapidement.

C’est un conseil inutile: Ben et Jenny se sont déjà agrippés à la frêle coque de leur embarcation. Lena pousse ses pieds sous le banc de devant et prend une rame. Il faut qu’elle arrache la deuxième de la poigne solide de Jenny et bientôt, le courant les emporte.

Elle ne voit quasiment rien et tout ce qu’elle entend, c’est le bruit cacophonique de l’eau et les cris de ses compagnons (peut-être les siens aussi d’ailleurs). Elle se laisse guider par son instinct, par la vitesse du courant et le bruit lui indiquant la proximité de berges ou de rochers.

Au bout d’un moment qui pourrait être quelques secondes ou plusieurs heures, non seulement leurs visions revient, indiquant une sortie toute proche, mais en plus au moment où ils atteignent la lumière, la rivière ralentit brusquement.

Il leur faut un moment pour reprendre leurs esprits, Ben vient se rasseoir sur le banc et pousse un soupir de soulagement.

-Arrêt., souffle Lena en indiquant une pente douce et verte.

Elle rame péniblement dans la direction, Ben plongeant sa main dans l’eau pour l’aider.

Quand ils touchent enfin terre, épuisés et les jambes tremblantes, Ben se laisse glisser sur les genoux et Jenny tombe à quatre pattes, une respiration lourde la seule preuve de sa conscience. Lena essaie de faire bonne figure, s’asseyant sur le bord externe du canot.

Un haut-le-coeur, rapide, et elle laisse son déjeuner entre ses genoux. Elle perçoit vaguement Ben se traîner vers elle et se redresser pour lui tenir les cheveux avant que le dessert ne rejoigne le déjeuner. Enfin, elle relève la tête.

Un adolescent en uniforme du parc leur fait face.

-Vous en faites pas, ça arrive à tout le monde.

Jenny est blanche comme un linge, mais elle a un sourire aux lèvres.

-On y retourne?

La neige

Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2

La neige avait tout bloqué. La météo avait été glacé depuis quelques temps, mais les tempêtes constantes rendaient chaque déplacement presque impossible.

En l’absence d’un ciel clair, il n’y avait pas moyen de voler. C’est ce que les autres essayaient de faire comprendre au commandant.

-J’ai pas un pouce de visibilité., râlait le pilote. Comment est-ce que je pourrais voler comme ça?

-Tu voleras parce que je te dis de voler.

Le pilote roule des yeux. S’il y a une personne qui ne craint pas le commandant, c’est lui.

-Bien sûr, et si l’avion se crashe et que la mission n’est pas remplie, on fait quoi?

-Tu voles toujours sans aucune visibilité, quelle importance... Tu ne t’es jamais crashé.

-Ça a jamais été comme ça.

Le pilote croise les bras et tout le monde dans l’entrepôt les regarde avec plus ou moins de discrétion.

-La mission va avant tout. Le cargo doit être livré quoi qu’il se passe.

-Tu crois que je ne le sais pas?

Le pilote est maintenant juste en face du commandant, l’équipage et le soutien au sol retiennent leur souffle.

-Je suppose que tu veux que j’aille lui parler?

La voix du commandant est basse, mais le silence est tel que tout le monde l’entend.

-Si ça ne te dérange pas.

Le pilote a un léger sourire aux lèvres, le commandant plisse les yeux, mais se retourne et s’enfonce vers l’intérieur de la base. Le pilote se retourne aussi après un instant.

-Allez, au travail !

Des murmures se font entendre, mais tout le monde obéit. Personne n’a envie d’être le responsable d’un éventuel retard de mission, pas qu’un seul cargo ait jamais été en retard. On se passe les caisses, les outils et bientôt, tout est chargé dans l’avion.

Les plus anciens fixent le ciel à chaque sortie, comme si le blizzard allait miraculeusement se lever à force de le regarder. Le pilote, tranquille comme si ce n’était pas LE jour le plus important de l’année, reste à la porte, les bras croisés et les yeux plissés derrière ses lunettes de vol. Le commandant s’approche du pilote, lui cognant le coude pour attirer son attention.

Au milieu du bruit du vent, de la neige épaisse, tout le monde essaie d’entendre ce qu’il va dire.

Il soupire, le pilote sourit.

-Il va le chercher et il l’envoie.

Le pilote a un geste de triomphe, le commandant roule des yeux. -Tout est prêt, au moins?

Un des gars de l’entrepôt s’approche timidement.

-Le dernier chargement vient d’être installé.

Le commandant grogne quelque chose en guise d’assentiment et consulte sa montre pour la cinquième fois en une minute.

-Relaxe., lui souffle le pilote. On n’attend plus que lui.

Il fait un signe à l’équipage qui se presse pour monter dans l’avion, croisant le personnel de l’entrepôt qui en descend.

-Vas-y, commence les préparations au sol. Il ne devrait pas tarder.

Le regard du commandant se perd à nouveau au fond de l’entrepôt.

C’est au tour du pilote de le pousser du coude.

-Ça va aller... On ne sera pas en retard.

Le commandant grogne.

-Ou si on l’est, au moins, ce ne sera pas de ma faute., ricane le pilote, s’éloignant sous le regard frustré du commandant.

Les préparatifs de vol sont rapides. Malgré la météo, à cette époque de l’année, l’avion est vérifié constamment pour être sûr qu’il est en état de voler.

Le pilote est moins stressé que le commandant, mais ça n’empêche pas à son coeur de battre la chamade. Être en retard ne serait rien de moins que catastrophique et tout le monde le sait. Il enfile son casque et la voix soulagée du commandant le rejoint immédiatement dans ses oreilles.

-Ça va, il est en route.

Le pilote sourit, répond au commandant, enclenche les dernières procédures et prévient l’équipage de boucler leurs ceintures. Quand tout est prêt, il inspire profondément en regardant par le pare-brise. La météo ne s’est pas améliorée et la visibilité est quasi nulle. Dans sa folle jeunesse, il en a fait des bêtises, mais ça, ça ne sera vraiment pas de tout repos. Pas qu’il ait pris le job parce qu’il était facile. Bien sûr, le reste de l’année est bien plus tranquille, mais tout repose sur ce moment, sur ce vol. Si le vol ne se passe bien, les livraisons ne seront pas faites et sans les livraisons...

Le pilote frémit, un frisson parcourant tout son corps. Il s’apprête à interpeller le reste de l’équipage qu’il sent aussi nerveux que le commandant (ce dernier, d’ailleurs, doit être sur le point de faire un anévrisme) quand devant lui, la lumière rouge qu’il attendait s’allume enfin.

Il pousse un bref cri de triomphe, ses mains volant aux commandes.

-Accrochez-vous, les enfants, on décolle !

Le pilote sent l’excitation monter derrière lui. Il ne peut s’empêcher d’adresser une prière à son guide.

-Allez, Rudolphe, montre-nous le chemin...

La route

Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2

Il faisait chaud, à l’arrière, mais Lou était déterminé à ne pas desserrer les dents. Iel pousse un long soupir, évacuant tout l’oxygène de son corps par le nez.

Ça, par contre, ça attire l’attention de sa mère. Elle lui lance un regard à travers le rétroviseur et iel force son regard vers l’extérieur brûlant, serrant sa mâchoire si fort qu’iel a l’impression que ses dents bougent.

-Ne fais pas la tête.

Iel ne répond rien.

-Lou? Lou !

Iel sait que c’est aller au devant des ennuis, mais reste dans cette position, le verre fumé de la vitre donnant à tout le paysage une teinte rouge sang terrible.

-Tu crois que c’est quelque chose que je voulais?

Iel se sent grincer encore un peu plus des dents. Ce qu’elle voulait, ça, c’était drôle. On n’avait jamais demandé ça à Lou, on se contentait de lui dire d’emballer ses affaires, de dire au revoir aux autres enfants des travailleurs et de monter dans le quelconque transport qui venait les chercher. Lou soupire, ayant presque oublié sa mère en ce moment. Elle, par contre, n’a pas oublié.

-Tu comprendras, un jour.

Iel roule des yeux sans pouvoir s’en empêcher, mais heureusement, sa mère a de nouveau son regard vers la route monotone qui les mène droit au nouveau cocon.

-Je voulais rester avec Mamie., s’entend-iel dire.

-Mamie est morte.

Sa respiration se bloque alors qu’iel lève la tête, le ton gelé et énervé de sa mère figeant sur place le peu de son corps qui bougeait auparavant.

-Oh, bébé, je suis désolée, je ne voulais pas dire ça, je...

Elle s’interrompt, comme si elle ne savait pas quoi dire. Iel l’observe, sa langue figée dans sa bouche. Tous les adultes disent ça. Sa lèvre tremble, iel évite le regard de sa mère et le tourne vers la place derrière elle. Tous les adultes l’ont dit. "Il faut partir, il n’y a pas le choix, il faut partir."

Ils n’ont pas dit que c’était leur faute, parce qu’après tout, ça n’est jamais la faute des grands.

Lou a un secret, tous les enfants ont un secret. Tous les enfants savent. Tous les enfants blâment les grands. Mais bien sûr, ça, ils le savent.

Tous les adultes savent que tous les enfants les regardent avec un dédain qu’ils ne parviennent pas à cacher, avec un désespoir et une colère que les grands ne comprendront jamais vraiment.

-Je suis désolée, Lou, mais Mamie...

Elle s’interrompt encore, comme si elle ne voulait pas le répéter une nouvelle fois.

Iel garde le silence, sa langue accrochée à son palais, la mâchoire serrée fermement.

C’est ce que tous les enfants savent. C’est ce dont ils rêvent, toutes les nuits. C’est ce que Lou voit, plus clairement que la route rouge serpentant dans un désert de roches au dessus duquel trône un ciel d’un jaune sale.

Iel la voit. Sa planète, sa vraie planète. Sa grand-mère qui l’attend. Et un jour, iel y retournera.