Lundi 15 septembre

Routine habituelle de début de semaine: consulter ses mails, linkedIn, viadeo. Jusque-là tout va bien, de la philosophie du bureau, des citations de Confucius et Steeve Jobs, des graphiques colorés. On s’ennuierait presque.

Soudain, Twitter m’offre le graal : les battles de http://www.mashallow.com/. Le principe : une entreprise et son logo, deux photos de femmes avec prénom et fonction (ex : Monique, chef de la compta versus Micheline, responsable des achats) et la mention « Cliquez sur votre préférée ». Juste en-dessous, le podium de l’entreprise en question et un message invitant à s’identifier pour en voir davantage. Pas de jaloux, la même page existe pour les hommes !

Après quelques temps de réflexion, une seule question : Pourquoi ??

Voici quelques tentatives de réponse.

1. Rejouer l’adolescence : en effet, qui n’a pas fait la liste des filles ou garçons les plus cool de sa classe ? qui n’a pas rêvé d’être sur la liste des autres ?

Le message : OK, on est en entreprise mais on sait rester jeune et cool, si on vient au boulot c’est avant tout pour se marrer avec les copains !

 2. Favoriser les rencontres intra-entreprises. Comme un vulgaire site de rencontre, mashmallow.com propose des photos, on clique pour choisir celle qu’on préfère ou plutôt virer celle qui déplait. Bref, on lève ou on baisse le pouce face à un catalogue de personnes à peu près abordables dont on peut facilement trouver les coordonnées dans l’intranet.

Le message : croissez, multipliez, on est une grande famille et le CE offre de super cadeaux de naissance !

 3.« Glamouriser »  l’entreprise par rapport à la concurrence. Impossible de résister, on regarde le top 3 des autres boîtes. Et surprise ! L’herbe est plus verte ailleurs !

Le message : venez chez-nous, c’est plein d’avions de chasse et ça vous fera économiser un abonnement meetic !

 4. Expliquer la vie, la vraie. En tant que looseuse-moche au collège, je me souviens m’être forcé à croire que le travail me sauverait, qu’un bel intello enlèverait ses binocles et m’emmènerait sur son vélo blanc dans un pays où on pouvait être cool en regardant Julien Lepers en robe à smocks. La vie m’a appris que c’était faux. J’ai dû attendre mon premier job d’été pour m’offrir des Vans et des amis.

Le message : désolé mon grand/ma grande, malgré tous nos efforts, le délit de sale-gueule existe encore pleinement dans notre entreprise ET chez les concurrents. Essaie la chirurgie esthétique, on a une bonne mutuelle dans cette boîte !

http://www.mashallow.com/battle/111/viadeo%20women